En Libye, la libération, mercredi 31 mars, de plus de cent prisonniers détenus depuis le début de l’offensive avortée du maréchal Khalifa Haftar pour s’accaparer de la capitale en 2019, a été saluée localement et par les Nations-Unies.
C’est à l’initiative d’un groupe local de dialogue que ces prisonniers de guerre ont été libérés, ce mercredi 31 mars. Tous habillés en blanc dans des tenues traditionnelles libyennes. Ils ont été accueillis par les « youyous » de leurs familles. La cérémonie, qui a eu lieu dans ville de Zawiya située à 70 km de Tripoli, à l’ouest libyen, a été entourée d’un important dispositif sécuritaire. Le geste est considéré comme un premier pas vers la réconciliation nationale espérée. Des appels ont été lancés pour libérer tous les prisonniers.
Très jeunes gens
Les prisonniers libérés sont tous de très jeunes gens, inexpérimentés. Embarqués dans la guerre, ils appartenaient à la brigade 107 de l’armée nationale libyenne dirigée par Khalifa Haftar alors qu’ils sont tous issus de l’ouest libyen. Principalement de deux villes : Sabrata et Sorman.
Lors de son discours, le chef du Conseil présidentiel, Mohamed al-Manfi, a appelé à « aller de l’avant pour reconstruire le pays ». La réconciliation nationale se place pour lui, en tête des priorités du conseil présidentiel. C’est la « pierre angulaire pour bâtir un état civil et unifié » a-t-il affirmé. Son vice-président, Moussa al-Koni, a incité les autres villes à suivre l’exemple de Zawiya en libérant les prisonniers de ces deux dernières années.
Selon l’accord politique de Genève signé à l’automne dernier, tous les prisonniers de guerre devraient être libérés. En janvier 2021, les deux camps rivaux avaient procédé à un premier échange de prisonniers conformément à l’accord de cessez-le-feu.
Relance de la coopération militaire France-Libye
Suite à la réouverture de l’ambassade de France, lundi, à Tripoli, une réunion à eu lieu ce jeudi 1er avril dans la base militaire Boucetta à Tripoli entre l’attaché militaire français, le lieutenant-colonel Thomas Billard, et le général libyen Mohamed al-Haddad. La coordination militaire entre les deux pays a été discutée. Il a été question également de reprendre l’accord signé dans le passé entre les deux partis pour former des militaires libyens.
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