Selon le rapport Africa Pulse, publié par le bureau Afrique de la Banque mondiale, la croissance devrait s’établir entre 2,3% et 3,4% cette année. Pour autant, toutes les économies ne sont pas logées à la même enseigne. Les trois locomotives du continent africain que sont l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola vont connaitre une année de reprise molle.
Alors que des pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée ou le Botswana vont renouer avec une croissance supérieure à 4,5%, en 2021, les locomotives du continent restent à la peine. Albert Zeufack, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, prévoit 1,4% de croissance pour le Nigeria, 0,9% pour l’Angola et 3% pour l’Afrique du Sud. Un paradoxe alors que les cours du pétrole et des minerais sont remontés en flèche en fin d’année dernière…
« Le secteur pétrolier reste en difficulté dans ces pays. La production a baissé en Angola et au Nigeria. Non seulement parce que les quotas de l’Opep ont été révisés à la baisse, mais aussi à cause de la faiblesse des investissements dans les secteurs pétroliers de ces deux pays. »
Circonstance aggravante, ces pays ont connu une poussée inflationiste et une dépréciation de leur monnaie, ce qui a appauvri davantage les populations.
« Au Nigeria par exemple, l’inflation a atteint 17% en fin d’année 2020. En Angola, elle a avoisiné 25%. Cela affecte le pouvoir d’achat des ménages, la consommation et donc la croissance économique », explique Albert Zeufack.
Le chômage et le sous-emploi ont explosé en 2020 dans ces trois pays et les effets de la crise économique mettront plusieurs années à se dissiper, selon la Banque mondiale.