Accusée de détournements de fonds publiques et de corruption, poursuivie devant plusieurs tribunaux dans le monde, Isabel Dos Santos, considérée avant 2017 comme la femme la plus riche d’Afrique, contre-attaque. Elle a déposé plainte devant un tribunal londonien contre le président angolais, João Lourenço, l’accusant de « conspiration » visant notamment à ursurper « ses biens ».
Isabel Dos Santos a employé les grands moyens pour apporter au tribunal les preuves supposées de ce qu’elle avance. En effet, elle a fait appel aux services d’une société de renseignements privée, Black Cube. Celle-ci, fondée par d’anciens agents du Mossad, les services secrets israéliens, aurait enregistré à leur insu plusieurs hauts responsables angolais, dont Carlos Saturnino le président de la compagnie pétrolière nationale, Sonangol. Mais aussi les proches d’un conseiller influent du président Lourenço, Manuel Vicente.
D’après Isabel Dos Santos, ces enregistrements prouveraient qu’il existe au sein du pouvoir angolais un groupe dont le but serait de « concevoir et coordonner une campagne de saisie d’actifs » contre elle. Elle évoque notamment des pressions sur la justice et affirme aussi que les Luanda Leaks, ces fuites dans la presse qui ont révélé les présumés détournement de fonds du clan Dos Santos, étaient en fait une « attaque des services secrets angolais ».
Gel des avoirs
Au cœur de cette bataille, il y a notamment le contrôle de la participation d’Isabel Dos Santos dans le capital d’Unitel, la grande compagnie privée de téléphonie. Le gel des avoirs d’Isabel Dos Santos par la justice angolaise, puis portugaise fut pour elle un coup rude. Luanda clame que celle qui fut la femme la plus riche d’Afrique n’a pu constituer son empire qu’en puisant dans les caisses de l’État.