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Uranium, un marché déprimé qui pourrait se réveiller

C’est définitif, l’exploitation de la mine d’uranium de la Cominak; au nord du Niger; s’arrête aujourd’hui car ses réserves sont épuisées. Une fermeture qui intervient dans un contexte mondial marqué par des prix toujours très bas, qui mettent à mal la rentabilité des mines. Mais la Chine devrait réveiller le marché dans les années qui viennent.

Après 40 ans de service, et 80 000 tonnes d’uranium produit, la Cominak tire sa révérence. Les ressources sont épuisées et l’exploitation n’est plus possible, tant d’un point de vue technique qu’économique. La relève au Niger – 2e producteur d’uranium du continent après la Namibie –, aurait dû être prise par une autre mine, celle d’Imouraren à 160 km au nord d’Agadez. Un site prometteur avec des réserves évaluées à 174 000 tonnes selon le géant français Orano, titulaire d’un permis d’exploitation.

Mais le lancement effectif de la mine a été reporté pour l’instant au vu du contexte international : le coût de l’extraction est en effet supérieur au prix du minerai sur le marché. Des sondages sur le site sont prévus d’ici l’année prochaine pour voir si des techniques innovantes d’extraction peuvent être appliquées pour rendre le projet économiquement plus viable.

Des prix qui peinent à remonter

Sur le marché de l’uranium, l’heure est toujours à la déprime. Depuis la catastrophe de Fukushima, les prix ont baissé et dix ans après « la demande en uranium est encore inférieure à ce qu’elle était avant l’accident » confie un expert du nucléaire. Les stocks sont par ailleurs très bons, explique un autre analyste, ce qui n’a pas aidé à faire monter les prix.

Depuis le printemps 2020 cependant, les prix remontent doucement. Résultat combiné de la fermeture de deux mines, au Canada – celle de Cigar Lake du fait de la pandémie et celle de Mac Arthur depuis 2018 –, et de la demande chinoise.

La Chine, premier consommateur d’uranium en 2030 ?

Si la demande mondiale est aujourd’hui américaine et européenne, dans les prochaines années le moteur sera en effet dans ce secteur aussi la Chine : pour mettre en place son plan de neutralité carbone à l’horizon 2060, elle mise sur le nucléaire. En 2030 elle pourrait, si son agenda est tenu, devenir le premier marché pour l’uranium. Selon l’Association nucléaire mondiale (World Nuclear Association, WNA), cette croissance du parc de réacteurs chinois associée au redémarrage progressif des réacteurs japonais devrait faire grimper la demande d’uranium de 17% en 2025 par rapport à 2015.

Les prix devraient progressivement suivre la hausse des besoins. Des investisseurs seraient d’ailleurs déjà en train de se positionner, pour des achats physiques de combustible en prévision d’une reprise. Sachant que l’uranium, du fait de sa densité, a cet avantage de pouvoir être stocké très facilement.

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