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Mozambique: la prise de Palma par l’État islamique aggrave la situation humanitaire

Le groupe État Islamique a revendiqué ce lundi 29 mars les attaques menées depuis près d’une semaine sur Palma, ville portuaire située au nord du Mozambique à la frontière avec la Tanzanie. La prise de Palma aggrave un peu plus la situation humanitaire de la région, alors que des milliers de personnes, locaux et travailleurs internationaux, ont dû fuir.

Avec notre correspondante à Johannesbourg, Claire Bargelès

D’après les quelques témoignages qui en ressortent, Palma est désormais une ville fantôme. Les forces de l’ordre mozambicaines ont lancé l’offensive reprendre le contrôle de la localité prise par les hommes de l’État islamique.

Les habitants se sont réfugiés là où ils ont pu, dans l’urgence. Ils sont partis dans les forêts environnantes, marchant parfois pendant des jours à pied, ou sur la mer, secourus par diverses embarcations. Le site gazier de Total, situé à quelques kilomètres et hautement sécurisé, a aussi vu affluer les civils.

À lire: Le groupe État islamique déclare contrôler Palma, au nord du Mozambique

Ceux qui ont pu être évacués ont rejoint Pemba, un peu plus au Sud, une ville qui recevait déjà de nombreux réfugiés ces derniers mois, au fil des attaques qui ont fait depuis le début du conflit plus de 500 000 déplacés. Alors que les communications avec Palma sont toujours coupées, ces rescapés se retrouvent en état de choc, sans nouvelle de leurs proches. L’ONU appelle aux financements pour pouvoir gérer une telle crise humanitaire.

Les ONG inquiètent du sort de centaines de disparus

Le gouvernement mozambicain, lui, communique très peu, et se contente de parler de « dizaines de victimes », en plus des 7 personnes officiellement décédées alors qu’elles tentaient de fuir un hôtel assiégé. Mais de leur côté, les ONG de leur s’inquiètent du sort de centaines de disparus.

La région, riche en ressources gazières, est secouée par les violences djihadistes depuis fin 2017, menées par un groupe qui se nourrit de la pauvreté de la région et de la colère des habitants. Ces terroristes se font appeler « Al-Shabab » (« les jeunes », en arabe) et affirment être affiliés à l’EI.

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