L’arrivée du nouvel exécutif unifié ne change pas encore la situation sécuritaire en Libye. À l’Est comme à l’Ouest, les exactions et les atteintes aux droits de l’homme, les enlèvements et les détentions arbitraires continuent. Ces derniers temps, la plus grande ville de l’Est libyen a été le théâtre d’une série de meurtres et d’enlèvements sans précédent. Le nouvel exécutif semble impuissant face à l’insécurité qui règne partout dans le pays.
Depuis le 18 mars, date à laquelle une dizaine de cadavres criblés de balles jonchaient la rue à Benghazi, les exactions se multiplient dans cette ville de l’Est libyen sous l’autorité des forces du maréchal Khalifa Haftar.
Des descentes et des arrestations à domicile sont effectuées systématiquement par des militaires cagoulés. Dernier exemple en date, ce 25 mars, quelques heures seulement après avoir annoncé qu’elle avait identifié les assassins de sa mère, Hanine al-Abdaly, a été enlevée.
Cette jeune femme est la fille de l’avocate Hanane Baraasi assassinée en novembre dernier à Benghazi après avoir dénoncé les exactions des fils de Khalifa Haftar. Les autorités sécuritaires l’accusent désormais d’être impliquée dans la liquidation de Mahmoud Werfalli, un officier des forces de Khalifa Haftar réclamé par la CPI pour crime de guerre.
Messager de paix enlevé
Cependant, le reste du pays n’est pas épargné. De semblables exactions sont signalées aussi à Tripoli et à l’Ouest. Un acte symbolique illustre cette insécurité généralisée : des miliciens de la ville de Zaouia à l’ouest de Tripoli ont enlevé un messager de la paix qui a parcouru à dos de chameau 1 900 km depuis la frontière égyptienne. Son chameau a été tué.
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