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Mise en œuvre d’un arrêté pour mieux réglementer les charrettes au Sénégal

Charrettes et calèches restent très utilisées dans le monde rural sénégalais, mais aussi dans les zones urbaines, pour le transport de marchandises. Le gouvernement relance l’application d’un arrêté interministériel datant de fin 2016, mais qui n’a jamais été mis en œuvre. Il prévoit des « visites techniques » pour les charrettes et calèches, ou encore des « visites sanitaires » pour les chevaux.

Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

Sur une artère très fréquentée, une charrette se fait doubler sous les klaxons des automobilistes. Modou Diop, cocher, le reconnait : la cohabitation avec les voitures est souvent compliquée : « Comme on est ensemble sur la route, il faut se méfier et savoir se faufiler. Parfois, il y a des problèmes. Si on a des papiers et une assurance, ce sera mieux pour les régler. On fera un constat, et voilà »

L’arrêté interministériel prévoit la délivrance d’un permis de cocher, et la remise d’un certificat d’aptitude pour les charrettes et calèches, renouvelable tous les 6 mois. Carrosserie, éclairages, ou encore signalisation devront être vérifiés.

Un coup supplémentaire pour les cochers

Modou Kane Diao, chef de division politique et planification à la direction des transports routiers : « On regarde les dimensions que c’est censé respecter. On voit les liaisons au sol, on voit la pneumatique. Tout ça parce qu’il y a des problèmes de responsabilités dans la circulation. Et en plus de cela, il y a la santé du cheval. On ne peut pas utiliser les animaux n’importe comment. »

Devant une quincaillerie, des cochers se tiennent prêts à livrer des sacs de ciment ou autres matériaux. Beaucoup n’ont jamais entendu parler de ce texte pourtant signé il y a plus de 4 ans. Moussa Ndiaye n’est pas contre les mesures, mais le problème dit-il, c’est le coût : « Le cheval doit manger… Ce qu’il va nous rester, c’est presque 0 franc CFA pour pouvoir monter les phares, les plaques et tout le reste. »

L’ONG Brooke qui défend le bien être des équidés accompagne le processus dans la capitale, notamment avec des formations de policiers pour l’application de l’arrêté. Des sanctions sont prévues par cet arrêté, comme la mise en fourrière ou le retrait de l’autorisation de circuler.

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