Le général Amadou Sanogo n’aura pas attendu longtemps avant de prendre la parole. Meneur du coup d’État qui avait chassé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012, l’ancien putchiste est poursuivi pour assassinat et complicité d’assassinat. Mais il est libre depuis la mi-mars après avoir bénéficié d’une « Loi d’entente nationale ». Ce week-end à Ségou, à 260 kilomètres au nord de Bamako, il a pris la parole devant ses partisans. Quoiqu’il s’en défende, il a tenu un discours à conotation politique.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Bonnet et boubou blanc, le général Amadou Sanogo s’est présenté devant ses partisans à Ségou, sans son bâton de commandement qu’on lui connaissait. Il joue au rassembleur : « Il est temps qu’on oublie nos egos ! Qu’on oublie nos considérations personnelles ! »
Ensuite, l’homme le plus gradé de l’armée malienne parle de la Grande Muette : « Celui qui pense qu’il a intérêt à diviser ses armées a tout faux ! On est une armée forte, républicaine au service de la Nation ! C’est dans cela que vous avez votre salut ! »
Ambitions politiques ?
Même s’il s’en défend, son discours devient politique : « Si tu as des ambitions politiques, tu ne seras jamais un homme politique sans une force armée ! »
Si un jour le général Amadou Sanogo veut ouvertement faire de la politique au Mali, il sera obligé, conformément à la loi, de démissionner de l’armée. Ses partisans attendent impatiemment ce moment.
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