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Burkina Faso: le ministre de la Réconciliation rencontre des victimes de violences politiques

Cette rencontre fait suite à la série de consultations depuis la nomination de Zéphirin Diabré à ce poste. L’objet est de recueillir les propositions de schéma qui pourrait conduire vers une réconciliation nationale. Même si les participants ne rejettent pas l’idée d’une réconciliation, ils estiment que certains préalables doivent être levés, au nombre desquels le dédommagement des victimes, la vérité sur certains faits et un calendrier pour le traitement judiciaire de certains dossiers.

Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

Victime de violence en 2000, Gauthier Zagré a vu le domicile de ses parents incendié et ses parents expulsés de la ville de Koudougou pour avoir réclamé « justice et vérité » sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en décembre 1998 à Sapouy. Pour lui, il faut avant tout dédommager toutes les victimes : « La question fondamentale même de la réconciliation nationale doit reposer d’abord sur les dédommagements, des dédommagements qui consistent à apaiser les cœurs, afin que les gens puissent se retrouver dans un cadre serein pour pouvoir discuter maintenant de la réconciliation nationale. »

Pour Malika Sondé du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), pour parvenir à une réconciliation et une cohésion nationale, il faut rétablir les faits et situer les responsabilités : « Il y a des faits qui ont été travestis dans ce pays. Il faut qu’on situe déjà ce qui s’est réellement passé, qui sont les responsables pour qu’on puisse parler de justice avant de parler de réconciliation et de pardon. »

Une défiance vis-à-vis des politiques

Pouahoulabou Victor, président de l’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire d’octobre 2014, exige toute la lumière sur les évènements d’octobre 2014 qui ont fait une trentaine de morts : « Après l’insurrection, nous continuons à souffrir. Et ça, ça nous emmène à ne pas croire à quelqu’un aujourd’hui qui parle à la réconciliation parce que nous partons à la troisième réconciliation.  En 2001, Blaise Compaoré a roulé tout le monde dans la farine. Nous n’avons plus confiance aux hommes politiques. Mais nous pouvons les croire s’ils parlent de la justice et de la réconciliation. »

Zéphirin Diabré, le ministre d’État chargé de la Réconciliation nationale, a rassuré les participants en déclarant que certaines préoccupations seront examinées avant même la tenue du forum sur la réconciliation nationale.

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