De nouvelles accusations ont été lancées par l’ONU contre l’Érythrée et son rôle en Éthiopie. Dans son dernier briefing, l’agence humanitaire onusienne OCHA a indiqué que des troupes érythréennes étaient présentes dans le Triangle de Fashaga, la zone frontalière disputée entre l’Ethiopie et le Soudan voisin. Des faits démentis par Asmara.
Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Németh
L’ONU vient de confirmer des soupçons existant depuis plusieurs semaines. Des troupes érythréennes se trouveraient autour de Barkhat pour aider l’armée éthiopienne dans son conflit frontalier avec le Soudan. Depuis des mois, la tension n’a cessé de monter entre Addis-Abeba et Khartoum dans le Triangle de Fashaga, une zone revendiquée par les deux voisins. Or, Khartoum a conquis la majorité de la région et Barkhat serait la dernière poche contrôlée par les Éthiopiens.
Des « allégations fallacieuses » pour Addis-Abeba
Jeudi 25 mars, Yemane Meskel, le ministre érythréen de l’Information a nié la présence des troupes d’Asmara là-bas, dénonçant des « allégations fallacieuses » lancées pour créer des divisions avec les Soudanais. Il a décrit dans les mêmes termes le dernier rapport de la Commission éthiopienne des droits de l’Homme détaillant les massacres commis par des soldats érythréens durant l’autre conflit en cours, le Tigré. Il a parlé « d’informations fabriquées pour ressusciter le TPLF », l’ancien parti au pouvoir au Tigré que l’armée éthiopienne combat.
Il n’empêche, les révélations s’enchaînent concernant les massacres et le rôle érythréen dans ces différents conflits. Au point que mardi, le Premier ministre éthiopien a dû admettre la présence des soldats d’Asmara dans le pays et que des atrocités avaient été commises…
Abiy Ahmed est justement arrivé jeudi en Érythrée. Soit son premier voyage à l’étranger depuis novembre 2020. On verra si lui et le président Isaias Afeworki décident de changer leur stratégie.
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