Un chef de guerre libyen, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a été abattu mercredi 24 mars à Benghazi, dans l’est du pays. Il s’agit de Mahmoud al-Werfalli, membre des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen et chef de l’armée nationale libyenne. Al-Werfalli était visé par deux mandats d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre.
Selon des sources sécuritaires, Mahmoud al-Werfalli a été abattu par des hommes armés non identifiés alors qu’il se trouvait dans son véhicule, dans le centre de Benghazi. Grièvement blessé, il a été évacué au centre médical de Benghazi, où il est décédé.
Al-Werfalli était un commandant dans la Brigade Al-Saiqa, une unité des forces spéciales affiliée à l’armée nationale libyenne du maréchal Haftar. Connu pour ses exécutions sommaires de prisonniers politiques, il était accusé par la CPI de « crimes de guerre », « torture », « traitements cruels », « crimes contre l’humanité » pour les meurtres de 33 personnes entre juin 2016 et juillet 2017.
Mahmoud al-Werfalli était notament accusé d’avoir exécuté par balle dix personnes devant une mosquée de Benghazi, en janvier 2018. Des exactions qui ne l’ont pas empêché d’être promu par le maréchal Haftar, avait déploré la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda.
Son meurtre intervient dans un contexte de tensions et de rivalités grandissantes entre factions rivales dans l’est de la Libye. Par ailleurs, deux autres Libyens sont toujours poursuivis par la CPI : Seif al-Islam Kadhafi, le fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, et dont le sort n’est pas connu, et Al-Tuhamy Mohamed Khaled, ex-chef de l’Agence de sécurité intérieure libyenne, qui aurait torturé des opposants au régime de Kadhafi. Tous deux sont recherchés pour crimes contre l’humanité.