Six candidats font face au président sortant Idriss Déby Itno qui brigue un 6e mandat pour l’élection présidentielle du 11 avril. Si les candidats se confrontent à leur électorat lors de meetings, c’est aussi dans les rues de Ndjamena que se joue la course au Palais rose par le biais des affiches de campagne. Elles sont déployées en nombre dans les rues de la capitale tchadienne. Mais l’opposition dénonce un manque d’équité.
Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara
Les Ndjamenois ont vu des affiches électorales fleurir en nombre au centre-ville de la capitale. En tout cas, celle du candidat Idriss Déby Itno, car aucun opposant n’est visible. Brice Guedmbaye Mbaimon, le président du Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (MPTR) évoque un accès difficile aux panneaux d’affichages :
« Les emplacements publicitaires sont quasiment tous occupés par le parti au pouvoir. À la tête des mairies d’arrondissement, il n’y a que les militants du [Mouvement patriotique du salut ndlr] MPS qui gèrent ça. Du coup, ils ont mis ça au service du parti au pouvoir. Ce qui est prévu par les textes, je vous parle de l’article 119, c’est qu’il interdit de mettre des affiches dans ces endroits. »
Le MPS réfute les accusations de l’opposition
Une illégalité que réfute en bloc Jean-Bernard Padaré, le porte-parole du MPS : « Personne n’a empêché l’opposition de placarder des affiches dans les endroits officiellement indiqués. Nous n’avons violé aucune loi. D’ailleurs, ils le savent très bien sinon ils auraient saisi l’autorité chargée de réguler la gestion des espaces. Donc, une fois encore, c’est une accusation sans fondement ».
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a rappelé à l’ordre les candidats et affirme qu’un espace équitable pour chaque parti en campagne doit être attribué par les maires. Mais aucune sanction n’est prise, selon une source au sein de la commission, pour régler ce « désordre ».