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Nigeria: inflation et chômage menacent la première économie africaine

Un chômage qui atteint les 33% de la population active, une inflation à 17%, les statistiques du mois de février 2021 traduisent dans toute leur âpreté la grave crise économique que subissent les Nigérians. La première économie d’Afrique – en terme de PIB – est confronté à de multiples crises, les produits alimentaires renchérissent dangereusement et la grande pauvreté progresse. Pandémie, crise agricole et baise de la rente prétrolière, le tableau est sombre et il ne devrait pas s’éclaircir de sitôt.

Dans son homélie du dimanche 7 mars, l’archevêque d’Abuja, monseigneur Kaigama n’a pas mâché ses mots. Déplorant « les nombreux mendiants le long des routes, les jeunes chômeurs et les retraités abandonnés dans la misère », et dénonçant « le manque d’efforts sincères » de la part des autorités. Il est vrai que le Nigeria cumule les pires maux dans une Afrique qui voit poindre « l’effet pangolin », comme prophétisé l’an dernier par le ministère français des Affaires étrangères, c’est-à-dire une hausse brutale de la pauvreté et des troubles sociaux engendrés par la pandémie de Covid-19.

Les prix s’envolent

Le Nigeria qui a connu une recession en 2020 a vu aussi les prix s’envoler. En février 2021, ils étaient 17% plus chers qu’un an avant. Pour les denrées alimentaires, la hausse atteint même 22%. Les causes de cette poussée inflationniste sont multiples. Elles tiennent en partie à la politique protectionniste du président Buhari. Celui-ci a fermé les frontières aux importations agricoles, alors même que les récoltes de riz étaient amoindries par une météo capriceuse.

Importations plus chères

La chute de la monnaie et les restrictions sur l’achat de dollars ont renchéri les importations, notamment d’engrais. Paralèllement le secteur pétrolier a connu une année 2020 catastrophique, et s’en remet d’autant plus difficilement que le sous-investissement entraîne une baisse de l’extraction d’or noir. L’année 2021 sera peut-être celle du retour à la croissance mais plus sûrement celle d’un bond de l’extrême pauvreté.

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