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POLITIQUE

À la Une: Denis Sassou Nguesso sur un boulevard

La présidentielle de ce dimanche 21 au Congo-Brazzaville ne devrait déboucher sur aucune surprise. Le président sortant, Denis Sassou Nguesso est donné largement favori.

On a appris cette nuit le décès du principal candidat de l’opposition, Guy-Brice Parfait Kolélas. L’opposant est mort des suites du Covid, peu après son transfert médical à Paris. Le Point Afrique précise : « Testé positif au Covid-19, Guy-Brice Parfait Kolélas avait affirmé dans un message vidéo émouvant diffusé samedi, la veille du scrutin, « se battre contre la mort. […] Allez voter pour le changement. Je ne me serais pas battu pour rien », avait-il encore indiqué. « Opposant historique, rappelle Le Point Afrique, Guy-Brice Parfait Kolélas, 60 ans, économiste, était entré en politique sur les conseils de son père, Bernard Kolélas, disparu en 2009 après avoir lutté contre le colonialisme et tous les régimes qui ont dirigé le Congo après son indépendance en 1960. Guy-Brice Parfait Kolélas était arrivé deuxième du scrutin de 2016 derrière le président Sassou Nguesso, selon des résultats contestés par une violente rébellion dans son fief du Pool (au sud de Brazzaville). Il était apparu cette année comme le seul vrai rival du président sortant. »

Qui d’autre ?

En tout cas, « Denis Sassou Nguesso hyper favori », s’exclame Le Nouvel Observateur à Kinshasa. Pour le bi-hebdo congolais de l’autre rive, l’opposition s’est tirée une balle dans le pied en alignant pas moins de 6 candidats. « Ils n’ont pas compris qu’en allant en ordre dispersé face à un gigantesque éléphant de la trempe de Sassou Nguesso, ils n’avaient aucune chance de gagner ce scrutin. Franchement, s’interroge Le Nouvel Observateur, avaient-ils vraiment les moyens de mettre en ballotage ce vieux routier qui a déployé tant de moyens matériels, financiers, diplomatiques et spirituels pour l’emporter ? »

D’autant que le pays a été mis sous cloche ce dimanche

« Toutes les télécommunications ont été coupées, notent Les Échos du Congo-Brazzaville, et ce officiellement pour éviter la « publication illégale » des résultats. Cependant, tous les médias proches du gouvernement (essentiellement des télévisions et radios) n’ont eu aucun problème de diffusion. La semaine dernière, une cinquantaine d’organisations, dont Internet sans frontières, avaient pourtant invité Denis Sassou Nguesso dans une lettre ouverte à « garder Internet ouvert, accessible et sécurisé pendant toute la période de l’élection présidentielle de 2021 ». » Sans résultat.

« L’insatiable Sassou »

C’est donc dans la presse étrangère qu’on trouve des commentaires ce lundi matin. Et surtout dans la presse burkinabè, toujours très prolixe sur ses voisins proches ou lointains.

« L’insatiable Sassou », titre ainsi L’Observateur Paalga. « Les élections se suivent et se ressemblent au royaume Sassou, pliées d’avance comme toujours ; les seuls enjeux, s’il y en a vraiment, étant le taux de participation et la transparence. »

Et le quotidien ouagalais de s’interroger : « Mais jusqu’à quand ces farces électorales, qui ne font plus rire personne, et peut-être même pas le principal acteur, vont-elles continuer ? »

Le Pays, toujours au Burkina Faso, renchérit : ce qui est sûr, c’est que « Sassou Nguesso ne quittera pas le pouvoir par les urnes. Et si par extraordinaire, les urnes le désavouaient, on peut être sûr qu’il reviendrait par les armes pour reprendre « sa chose ». Il l’a déjà fait en délogeant, en plein jour et à coups de canon, le seul président élu démocratiquement au Congo, Pascal Lissouba. De ce qui précède, la grande interrogation de cette élection porte moins sur le nom du vainqueur que sur l’usage que Sassou fera d’un nouveau quinquennat ; lui qui cumule aujourd’hui 36 ans à la tête du Congo, sans pour autant extirper le pays de la pauvreté, malgré ses énormes richesses. »

Jusqu’en 2031 ?

Enfin, cette interrogation du Monde Afrique : « « L’Éléphant » Denis Sassou-Nguesso, comme il est surnommé au Congo, continuera-t-il à gouverner jusqu’en 2031, comme la loi fondamentale l’y autorise ? Pour son porte-parole, Anatole Collinet Makosso, la question se posera le moment venu, mais, a-t-il dit, « tant que nous avons ce leader charismatique, et en pleine possession de ses moyens, pourquoi se priver ? » Il aurait alors 87 ans, pointe Le Monde Afrique, et cumulerait 47 années au pouvoir. »

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