Au Ghana, pays anglophone d’Afrique de l’ouest entouré de voisins francophones, la population parle plus de 80 langues. Mais parmi celles-ci, la pratique du français reste marginale.
Avec notre correspondante à Accra, Marine Jeannin
Au marché de Nima, quartier populaire au cœur de la capitale, on parle haoussa, twi ou dagbani. Mais rarement français, reconnaît Issah Hamidu, un couturier du quartier.
« Au Ghana, on ne parle pas français. Notre langue internationale, c’est l’anglais. Pour parler avec les Ivoiriens, par exemple, on a d’autres moyens de communiquer. Certains Ivoiriens parlent nzema, et les Ghanéens parlent aussi nzema. Certains parlent anglais, nous aussi. Et sinon, on communique par signes ! »
Au Ghana, l’enseignement du français est obligatoire jusqu’au collège. Et pourtant, 3% seulement de la population ghanéenne parle la langue de Molière, regrette Robert Atsu Davor, coordinateur national des Centres régionaux pour l’enseignement du français (CREF), un organisme financé par l’ambassade de France pour promouvoir l’apprentissage du français.
« Nous savons que nous avons un grand défi: les Ghanéens doivent reconnaître la langue française en tant que langue internationale, en tant que langue d’usage à l’international. Car certains ne ressentent pas le besoin d’apprendre le français… »
Pourtant, la volonté politique est présente. Le très francophile président Nana Akufo-Addo avait ainsi déclaré en 2018 que son but était « de vivre, un jour, dans un Ghana bilingue, avec le français et l’anglais ». Un but qui semble encore un peu lointain.