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À la Une: l’adieu à Hamed Bakayoko en Côte d’Ivoire

Disparu huit mois après son prédécesseur Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre ivoirien sera inhumé ce vendredi 19 mars à Séguéla. C’est dans sa ville natale du nord-ouest de la Côte d’Ivoire qu’après la prière du vendredi à la mosquée, la dépouille d’Hamed Bakayoko sera portée en terre.

« Adieu Hambak ! », lance Fraternité Matin, journal gouvernemental à la Une duquel, sur une photo d’archives, Hamed Bakayoko, mains jointes, avance sur le tapis rouge du palais présidentiel d’Abidjan.

« L’ultime adieu ! », rehausse le quotidien indépendant L’Inter, sur une photo du cercueil recouvert du drapeau ivoirien, prise ce jeudi à Abidjan, lors de la levée du corps d’Hamed Bakayoko.

À la Une de Soir Info, le fils aîné du défunt le confesse : « Papa nous parlait assez souvent de la mort. Il savait… », rapporte cet autre journal indépendant, d’une formule proche d’une autre si chère aux Ivoiriens, la formule « Toi-même, tu sais ! »

Ambiance de recueillement et de douleur à Séguéla

À Séguéla-même, aux scènes d’émeutes et de colère de la semaine dernière, lors de l’annonce de la mort d’Hamed Bakayoko, a succédé une ambiance de recueillement et de douleur. « Séguéla accueille son fils avec dignité et douleur », énonce le quotidien Le Patriote, en caractères blanc sur noir. Signe de deuil ainsi affiché par ce journal proche du RDR, parti politique présidé par le chef de l’État Alassane Ouattara.

L’envoyé spécial du quotidien L’Intelligent d’Abidjan signale qu’après l’arrivée du cercueil d’Hamed Bakayoko, ce jeudi, « le cortège mortuaire a sillonné les principaux points de Séguéla, à partir du carrefour Bakayoko jusqu’au quartier résidentiel, où le Golden Boy a eu droit à un bain de foule ». Laquelle foule le scandait, « Hamed n’est pas mort », pointe L’Intelligent d’Abidjan.

Justement. « Hamed Bakayoko est-il vraiment mort ? », se demande Wakat Sera. Réponse de ce journal burkinabè : « Non, car les […] immenses actions caritatives de cette mère Teresa au masculin, lui survivront », veut-il croire.

Mais ce journal ougalais, ce vendredi matin, enchaîne les questions, avec par exemple celle-ci : « Que se passe-t-il donc avec ce poste [de la Primature] qui, jadis très convoité, est devenu si répulsif ? Au point où, selon les réseaux sociaux, une mère qui veut effrayer son enfant polisson, prédit à celui-ci qu’il deviendra « Premier ministre de Alassane Dramane Ouattara ! » », énonce bien irrévérencieusement Wakat Sera.

Autre question par ce journal posée : « Ces morts de Premier ministre, qui s’enfilent, est-ce une simple coïncidence ou une réelle malédiction ? […] Pourvu que la règle implacable du « jamais deux sans trois » soit vaincue pour une fois », soupire encore ce journal burkinabè.

Même des journaux proches de l’opposition ivoirienne rendent encore hommage ce matin au Premier ministre disparu à l’âge de 56 ans

Proche du FPI, le journal Notre Voie salue ainsi la mémoire d’Hamed Bakayoko, qui « était le visage humain du régime Ouattara ».

« On ne verra plus jamais la silhouette imposante de Hamed Bakayoko », soupire le journal Le Temps. Comme le rappelle avec respect ce quotidien proche de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo, Hamed Bakayoko « transcendait les divergences politiques », c’était « un homme de consensus, un homme d’ouverture, un homme de compromis ».

Quant à l’éditorialiste du journal Aujourd’hui, proche lui-aussi de Laurent Gbagbo, il tient pieusement à « se joindre à tous ceux qui confient [l’âme d’Hamed Bakayoko] au Seigneur, parce qu’en dernier ressort, c’est lui seul qui sait », comme disent avec affection les Ivoiriens.

Autre décès survenu au Mali, celui du journaliste Adam Thiam

C’était même « l’un des meilleurs journalistes au Mali », estime le site Mali 24. Ce journal en ligne salue cet homme de média « qui a touché à tout. Presque. Un disciple des bons codes du journalisme et de la communication politique [au] pédigré respectable ».

Et Mali 24 de rendre hommage au « véritable globe-trotter [qui] a parcouru le monde » et qui était « bien connu dans la sphère médiatique de Bamako […] mais, aussi, dans le Landerneau des ONG internationales ». Ainsi va le deuil, dans la presse Afrique, ce matin.

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