Bientôt un nouveau parti d’opposition au Rwanda ? C’est un évènement assez rare dans le paysage politique du pays, largement dominé par le FPR, le parti du président Paul Kagame. La naissance de la plateforme Rwandaise pour la démocratie (RPD) a été annoncée jeudi 18 mars lors d’une conférence de presse en ligne par son fondateur, Christopher Kayumba, ancien professeur d’université et journaliste récemment sorti de prison.
Avec notre correspondante à Kigali, Laure Broulard
Au Rwanda, Christopher Kayumba était jusqu’ici connu comme l’homme derrière The Chronicles, un journal en ligne critique de la politique du gouvernement, mais aussi pour ses déboires judiciaires. En décembre 2019, il est accusé d’avoir causé des troubles à l’aéroport de Kigali et d’ivresse sur la voie publique. Il est alors condamné à un an de prison.
A l’époque, ses proches dénoncent une campagne de dénigrement contre lui. En février dernier, deux mois après sa libération, il publie une lettre ouverte adressée au président Paul Kagame dans laquelle il critique la gestion de la crise du Covid-19, dénonce des problèmes dans le système judiciaire, fait allusion à des cas de torture et des centres de détention illégaux.
Aujourd’hui, il présente son nouveau parti comme un forum ayant pour but de promouvoir un Rwanda « plus développé, plus libre et plus démocratique ». Pas de précision pour l’instant sur l’identité et le nombre des autres membres de la plateforme. Prochaine étape : la demande d’enregistrement auprès des autorités rwandaises. « Nous sommes optimistes, nos lois garantissent le multipartisme », assure-t-il.