Une mission ministérielle de haut niveau s’est rendue jeudi 18 mars sur les lieux de l’attaque de Banibangou, dans le Tillabéry, dans l’ouest du pays. Lundi, des hommes armés ont tué 58 villageois qui revenaient d’une foire.
Le ministre de l’Intérieur, Alkashe Allada, accompagné, entre autres, du ministre de l’Action humanitaire et du Haut-Commissaire à la consolidation paix, ont rencontré sur place les familles des victimes, les chefs de village et les autorités locales.
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Pour l’enseignant chercheur à la Zentrum Moderner Orient de Berlin, Abdoulaye Sounaye, ces attaques dans la zone dite des « trois frontières » (entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger) révèlent l’émergence de groupes qui tentent de s’imposer dans des espaces où les prérogatives de l’État sont largement remises en question.
« Ces attaques se passent au Niger, au Mali, au Burkina. Et cette région semble nous indiquer un processus de transformation sociale qui met en évidence de nouveaux acteurs qui veulent avoir un espace social et politique. Et ces actions-là sont, à mon avis, dans une certaine mesure, une façon de déstructurer l’État. Progressivement, on a vu que ces actions ont consisté à attaquer les communautés et à les chasser plus ou moins. C’est une sorte de guerre qui ne dit pas son nom et qui consiste à pousser les gens à partir si ces gens-là ne changent pas d’allégeance dans une certaine mesure. On attendra de savoir qui est derrière ce massacre, mais il faudra aller dans des analyses beaucoup plus profondes des logiques sociales, comment elles sont en train de changer et quels sont les acteurs qui émergent dans ce processus de transformation de la société tel qu’on le voit dans la région. »
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