Au Congo-Brazzaville, depuis le 5 mars, la campagne électorale en vue de la présidentielle du 21 mars bat son plein. Les lieux de meetings organisés par les différents candidats sont noirs de monde. Leurs militants ne respectent presque plus les mesures barrières de lutte contre le coronavirus. La société civile est sidérée et demande simplement aux autorités de déconfiner tous les secteurs qui connaissent encore des restrictions.
Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial
Nous sommes au meeting d’une formation de la majorité organisé à l’entrée de Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville. La foule est bigarrée. Les militants ont leurs masques à la main ou négligemment portés. Aucune distanciation n’est respectée. Ce décor est observé pendant les meetings de tous les candidats qui mobilisent le plus.
Il laisse interrogateur l’activiste Franck Nzila Malembé du Mouvement Progrès. « Il y a une bonne question à poser au comité du coronavirus. Est-ce que les meetings des différents candidats ne sont pas un moment de propagation du Covid-19 ? », lâche-t-il.
Franck Nzila Malembé demande aux autorités de lever les restrictions auxquelles font face depuis une année les artistes ou encore les tenanciers des boîtes de nuit.
« C’est triste. Ce que nous demandons au jour d’aujourd’hui c’est de déconfiner clairement et de ne pas faire de l’hypocrisie. Nous pensons qu’il faut déconfiner le secteur de la culture : permettre aux salles de spectacles de rouvrir ; qu’on arrête avec le couvre-feu les week-ends à 20h parce que Brazzaville et Pointe-Noire aimeraient revivre », propose M. Nzila Malembé.
Officiellement, plus de 5000 personnes ont contracté le coronavirus. Elles sont guéries pour la plupart ; mais au moins 120 ont perdu la vie. Le pays a reçu la semaine dernière 100 000 doses du vaccin sinopharm, don du gouvernement chinois.
