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Soudan: libération de Musa Hilal, l’ex-chef des miliciens Janjawids

Musa Hilal a été libéré, le chef des tristement célèbres Janjawids, les miliciens arabes accusés d’avoir commis des atrocités au Darfour a bénéficié d’un pardon. Pardon accordé par le Conseil Souverain, l’institution qui chapeaute la transition au Soudan. Musa Hilal est toujours sous sanctions de l’ONU et est accusé de graves crimes au Darfour.

Avec notre correspondant régional, Sébastien Nemeth

Les vidéos circulent déjà. Musa Hilal en habits blancs et brandissant le poing après sa sortie de prison. Ce personnage très controversé, âgé de 60 ans, est issu de la tribu arabe des Rizeigat.

Il est soupçonné d’avoir de lourdes responsabilités dans les crimes commis au Darfour sous l’ancien régime. En janvier 2008, le gouvernement l’avait d’ailleurs nommé conseiller principal du ministre des Affaires fédérales. Ce poste lui a permis de coordonner les leaders régionaux, les tribus arabes et le recrutement d’hommes armés.

Musa Hilal est aujourd’hui considéré comme le chef des Janjawids, les miliciens utilisés par la dictature et accusés de crimes de guerre et génocide au Darfour. De son côté, il n’a jamais reconnu être leur leader, disant se considérer comme « un chef tribal », toutefois prêt à répondre de ses actes. Il n’empêche, l’ONU l’a placé sous sanction, avec gel d’avoirs et interdiction de voyager en 2006…

►À lire aussi l’UE peut-elle s’appuyer sur les milices janjawids pour contrôler les flux migratoires ?

Sortie de prison pour calmer ses partisans ?

Son étoile a commencé à pâlir lorsqu’il a accusé l’ancien président Omar el-Bechir de diviser les tribus arabes. Musa Hilal a finalement été arrêté fin 2017. Mais beaucoup lui sont restées fidèles.

En janvier, un rapport onusien a pointé la colère grandissante de ses partisans dont certains ont pris les armes… Le pouvoir, qui tente de pacifier le Darfour, a choisi de le libérer. Mais difficile de savoir si Musa Hilal sera une force de paix ou de chaos. En tout cas cette décision pose encore une fois la question de l’impunité pour les crimes du Darfour.

►À lire aussi : Fosses communes du génocide au Darfour et menace de nouveaux cycles de violences

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