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Mois décisif pour la mangue ivoirienne

Les exportations de mangue ont chuté de près de 30 % l’année dernière suite à l’annulation de nombreux contrats à cause de la pandémie. D’ici deux à trois semaines, les acteurs de la filière sauront si les carnets de commande font le plein pour 2021. La nouvelle campagne de la variété la plus prisée, la Kent, débute en avril.

Le patron d’Inter-mangue espère vivre une année moins stressante que 2020, année marquée par une chute des commandes et une annulation de contrats en cascade.

Troisième fournisseur du marché européen après le Pérou et le Brésil, la Côte d’Ivoire a exporté l’année dernière 26 000 tonnes de mangues, soit près de 30 % de moins qu’en 2019. Le manque à gagner indirect va même au-delà si on prend en compte la bonne année qui s’annonçait, ajoute Pascal Nembelessini-Silué. Car grâce à la lutte contre la mouche des fruits, 2020 était en effet une année prometteuse avec des fruits qui pourrissent moins vite et qui peuvent donc mieux supporter les longs trajets par bateau.

Une année 2021 incertaine

Mais les traitements effectués ont cependant eu du bon. Tout ce qui n’a pas été exporté a pu être en partie écoulé sur le marché local, explique le patron d’Inter-mangue : les produits traités se sont mieux conservés, et la vente a pu se prolonger jusqu’en juillet au lieu de s’arrêter au mois de mai. Les prix payés par les importateurs européens ont heureusement été globalement au-dessus de ceux de 2019 ce qui a compensé la baisse des exportations, explique un expert du secteur.

Pour 2021, pas d’assurance encore, le marché de la mangue reste frileux. Les petits et moyens importateurs retardent au maximum leurs commandes. Certains ont posé une intention d’achat sans confirmer, mais la campagne qui débute courant avril va pousser les acheteurs à se positionner. « Les deux semaines qui viennent seront décisives », estime le patron de l’interprofession. D’ici fin mars le ton sera donc donné pour l’année.

Rendement et transformation, deux objectifs pour demain

Les défis à court terme restent inchangés. La filière doit tabler sur la transformation des mangues pour absorber les pertes, transformation trop rare encore dans le pays contrairement à ce qui se fait au Mali et au Burkina Faso voisin.

Autre objectif, trouver de nouveaux marchés. Les prospections que certains avaient lancées l’année dernière en direction du Moyen-Orient ont été gelées. Elles reprendront dès que la pandémie le permettra. Sachant que le principal handicap de la filière ivoirienne reste le rendement, les vergers vieillissants et de petite taille ne produisent que 5 à 6 tonnes l’hectare contre 10 ou 20 chez les concurrents.

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