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Ebola en Guinée: dans la ville de Gouecké, les habitants se sentent stigmatisés

La résurgence de la maladie Ebola continue de faire des victimes : au moins 6 décès enregistrés sur une quinzaine de cas. Près de 5 ans après la première occurrence du virus qui avait fait plus de 11 300 morts en Afrique de l’Ouest, la maladie est réapparue dans la région de Nzérékoré, dans le sud du pays. Le premier cas a été détecté dans la petite ville de Gouecké, où la campagne de vaccination se poursuit mais où les habitants se sentent aujourd’hui stigmatisés.

 

Avec notre envoyé spécial à Gouecké, Carol Valade

A Gouecké devant la sous-préfecture, une petite file attend de se faire vacciner. Gérard Delamou, président de la société civile, tient la liste des volontaires. « Depuis le début, on peut compter maintenant plus de 120 personnes vaccinées. Et ça continue. Avant, il y avait de la résistance. Maintenant, comme les gens sont bien informés, les gens viennent volontairement se faire vacciner. »

L’épidémie a bouleversé la vie de la localité, dont les habitants se sentent aujourd’hui stigmatisés. « Quand une personne se déplace, on lui demande : « d’où viens-tu », quand elle répond qu’elle vient de Gouecké, il y a chez les gens un sentiment de peur, raconte le père Gabriel Lamah, vicaire. Moralement, cela touche, parce que l’être humain est un être social. Mais à partir du moment où Gouecké est à la Une, nous sommes un peu rejetés. »

Et c’est le centre de santé dont un membre du personnel a été le premier cas détecté qui en souffre le plus. « C’est un centre qui, en moyenne, pouvait consulter un jour ordinaire, 30 à 35 patients, rapporte le docteur Aboudlaye Koli, médecin-chef. Les jours de marché, on pouvait consulter jusqu’à 80-90 patients. Depuis que cette maladie a été déclarée, la fréquentation est d’un malade, maximum deux malades par jour. Et c’est des cas d’urgence. »

Le centre, qui fonctionne sur fonds propres uniquement, a vu ses recettes réduites à néant.

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