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Afrique du Sud: les finances publiques soumises à un exercice d’équilibrisme

Le pays et son économie ont été très durement touchés par la pandémie, laissant 32,5% de la population au chômage au dernier trimestre 2020, un record. Mais le ministre des Finances, qui présentait son budget 2021, doit aussi assurer une certaine discipline budgétaire, pour éviter que la dette du pays, qui atteint déjà 80% du PIB, ne continue de s’envoler.

Avec notre correspondante à Johannesbourg, Claire Bargelès

Tito Mboweni s’est voulu avant tout rassurant, reprenant les paroles du prix Nobel de la paix, Desmond Tutu : « L’espoir, c’est d’être capable de voir qu’il y a de la lumière, malgré les ténèbres. » Et pour le ministre, l’espoir, c’est la campagne vaccinale débutée ce mois-ci auprès du personnel soignant. Un peu plus d’un demi milliard d’euros seront consacrés à l’achat de doses, pour les deux prochaines années ; le fonds de réserve, permettant des acquisitions supplémentaires, sera désormais doté de 680 millions d’euros.

Bonne surprise aussi, du côté des impôts, qui n’augmentent pas grâce à un retour de la consommation et un redressement du secteur minier, les trous dans les caisses de l’État sont un peu moins importants que prévus. Seules les taxes sur l’essence, l’alcool et les cigarettes progressent.

Le ministre table sur un rebond de la croissance de 3,3% pour 2021, après une chute du PIB de -7,2% l’année dernière. Mais le chômage reste très préoccupant, et des manifestations ont été organisées cette même journée à l’appel de syndicats du pays, qui s’offusquent aussi du projet de gel des salaires des agents de l’État, afin de réduire le déficit.

Quant aux aides sociales, qui sont distribuées chaque mois à plus d’une dizaine de millions de Sud-Africains, le ministre des Finances a précisé qu’elles ne seront pas augmentées à la hauteur de l’inflation cette année, faute de moyens.

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