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Au Soudan, les jeunes Darfouris regardent vers l’avenir

Le Premier ministre soudanais s’est engagé à faire respecter l’accord de paix signé avec divers mouvements rebelles en octobre. Le lundi 22 février, Abdallah Hamdok a promis de travailler pour inclure les deux mouvements non signataires, notamment le dernier groupe armé du Darfour, la SLA-Al Nur. Le Darfour qui a subi la guerre civile et le génocide reste très instable avec une recrudescence des violences tribales depuis plusieurs mois doublée d’une crise économique. Malgré tout les jeunes Darfouris restent tournés vers l’avenir.

Avec notre envoyé spécial à El Fasher, Sébastien Németh

Les étudiants de la faculté de médecine d’El Fasher chantent le Soudan et leur Darfour. Une terre de larmes et de sang disent leurs paroles. Aujourd’hui encore, malgré la révolution, le Darfour qui a subi la guerre civile et le génocide reste très instable avec une recrudescence des violences tribales depuis plusieurs mois, doublée d’une crise économique. Alors à quoi rêvent les jeunes Darfouris pour l’avenir ?

Ghalia Al Amin a 24 ans et veut tourner la page des années noires. « Je souhaite que toutes les guerres, tout le sang, tous les meurtres s’arrêtent, explique-t-elle. Nous devons développer notre patrie, créer de belles choses pour elle. Les infrastructures d’abord et ensuite rêver au futur. Il faut qu’on arrête d’avoir des pensées négatives. »

Une fierté darfourie nouvelle

Mais le marasme est tel qu’une partie des jeunes Darfouris rêvent d’ailleurs. Une vision refusée par Abdelazim Bahrit. Cet étudiant en sixième année souhaite partir, mais pour mieux revenir aider la terre de ses ancêtres. « Beaucoup de diplômés sont partis à l’étranger pour toujours alors qu’ils devraient aider à développer leur terre natale pour qu’elle ne soit plus jamais détruite, estime-t-il. Mon rêve serait de parfaire ma formation aux États-Unis. Mais je veux ensuite revenir et faire profiter le Darfour de mon expérience. »

Depuis quelque temps, un nouvel état d’esprit, une sorte de fierté d’être Darfouri commence à naître. Un sentiment qu’Emad Zakaria, ingénieur de 31 ans, a vu apparaître avec la chute de la dictature. « Sous l’ancien régime, beaucoup de gens avaient honte d’être du Darfour. Il y avait beaucoup de racisme à Khartoum, simplement parce que vous veniez d’ici, souligne-t-il. Dans la capitale, ils pensent qu’on ne sait rien, qu’on est des idiots. Mais depuis la révolution, les gens sont beaucoup plus fiers d’être Darfouris, l’image qu’ils ont d’eux-mêmes a changé. »

Emad Zakaria rêve d’un Darfour terre de start-ups, de business et d’opportunités économiques. Un vœu qui restera pieu tant que le niveau de violence sera aussi élevé.

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