La crise politique sévit toujours en Tunisie. Depuis près d’un mois, un bras de fer est engagé entre les deux têtes de l’exécutif, le président Kais Saïed et le Premier ministre Hichem Mechichi. Samedi dernier, le chef du Parlement, l’islamiste Rached Ghannouchi, a appelé le chef de l’État à convoquer une réunion à trois pour trouver une sortie de la crise. Mais le président tunisien souhaite désormais le départ pur et simple du gouvernement Mechichi.
Selon des sources proches de la présidence tunisienne, le président Kais Saîed conditionne la sortie de la crise en Tunisie par le départ du Premier ministre Hichem Mechichi.
Ce dernier est considéré par le président comme un « traitre » qui a « rompu ses engagements » pour s’allier au mouvement islamiste Ennahda et de s’impliquer dans la « guerre par procuration » qui oppose le président à Rached Ghannouchi, le chef de l’assemblée. Un conflit sur les prérogatives de chacun oppose en effet les deux hommes depuis plusieurs mois.
La crise actuelle, remonte au 15 janvier dernier, quand le Premier ministre a procédé à un remaniement gouvernemental de 11 portefeuilles. Le président a refusé d’assermenter les nouveaux ministres comme l’exige la procédure, affirmant que « des soupçons de corruption et des conflits d’intérêts » pèsent sur certains d’entre eux.
Dans le bras de fer qui les oppose, le Premier ministre a alors démis de leurs fonctions, le 26 janvier, cinq ministres proches du président.
La situation politique extrêmement tendue déborde dans la rue. Après les appels du mouvement Dostourien à de multiples rassemblements, le mouvement Ennahda au pouvoir appelle lui à une grande manifestation samedi prochain «pour soutenir le gouvernement et le Parlement sur leurs prérogatives».