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CULTURE

Madagascar, avec la détente du le front du Covid-19, le hiragasy reprend vie

A Madagascar, après des mois de suspension -conséquence de la pandémie de Covid-19- les concours de «hiragasy» en plein air reprennent. Art ancestral des Hauts-Plateaux, le «hiragasy», sorte de théâtre populaire allie chants, danses, musiques, acrobaties et longs discours. Hier dimanche des centaines de Tananariviens se sont déplacés dans le centre de la capitale pour assister à la compétition qui opposait deux troupes d’artistes parmi les plus renommées du pays.

avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain

Vêtus de robes roses ou multicolores et de vestes rouges traditionnelles, une trentaine d’artistes interpellent les spectateurs qui les entourent au son des tambours, des violons et des trompettes. Corruption, vols de bétails, manque de communication dans les couples, avec leurs discours incisifs teintés de sagesse populaire et d’humour, ils dressent une critique de la société.

« Le rôle du hiragasy, c’est d’éduquer, un peu comme des pasteurs ou des prêtres, nous explique Jean-Félix Ranaivoarison est chanteur et auteur-compositeur de la troupe Ramilison Besigara formée il y a 35 ans. Eux, ils enseignent la spiritualité mais nous, nous enseignons des façons de bien vivre ensemble. Nous donnons des conseils. On encourage les gens à respecter leurs aînés, leurs conjoints. C’est un art qui vient de la campagne et des agriculteurs et nous nous renouvelons sans cesse pour attirer le public. »

« Les chanteurs de hiragasy ne sont pas comme les autres artistes. Nous respectons les coutumes des anciens. On ne met pas de chaussures et nous portons des costumes traditionnels », poursuit son frère Joachim Rafalisoa

Cet art oratoire populaire touche tous les Malgaches explique Jenny, 15 ans, adepte du hiragasy« Ici il y a toutes les générations et tous les milieux. Ce qui m’a touché c’est quand ils ont parlé de toutes les charges qui reposent sur les mères de famille. A travers leurs paroles, on peut tirer beaucoup de leçons qui nous sont utiles dans notre quotidien et pour plus tard. »

Au fil des performances musicales, des mouvements scéniques et des bons mots, les spectateurs lancent des billets aux artistes. Mais ce sont leurs applaudissement qui départagent les deux troupes.

À lire aussi concours de Hiragasy au Rova, une première depuis plus de 120 ans

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