C’est confirmé, et c’est le journal LSI Africa qui l’avait révélé. Le Premier ministre était « mal en point depuis sa réinfection au Covid-19 fin 2020. Au cours du mois de janvier 2021, il a notamment effectué deux séjours à Paris pour des soins de santé, affirme ce journal. Mais ses proches décrivent un homme considérablement affaibli au cours de ces dernières semaines ». Selon LSI Africa,en Côte d’Ivoire, outre Hamed Bakayoko, « la santé du président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, demeure aussi préoccupante ».
Et ce matin en Côte d’ivoire, « Hambak », comme l’appellent familièrement les Ivoiriens, est à la Une du journal Abidjan 24 qui assure livrer à ses lecteurs « toute la vérité ! », non-pas sur l’évacuation sanitaire du Premier ministre ivoirien vers la France, mais sur la rumeur abidjanaise qui courait bon train depuis quelques temps sur son état de santé.
De son côté, le quotidien Le Nouveau Réveil, proche de l’ex-président Bédié, se borne en Une à se demander « de quoi souffre au juste le P.M. Hamed Bakayoko ? ».
La Côte d’Ivoire retient son souffle
Cette évacuation sanitaire du PM ivoirien intervient dans un climat politique tendu, à pile quinze jours des élections législatives en Côte d’Ivoire. Comme le signale en Une le quotidien Le Patriote, proche du chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara « 2000 policiers par jour » seront déployés pour « verrouiller le pays » afin de « sécuriser les élections ».
Et tandis que son confrère L’Expression, proche lui aussi de l’exécutif ivoirien, présente « les enjeux d’un scrutin déterminant » à l’issue duquel le RHDP d’Alassane Ouattara entend « préserver la majorité » alors que l’opposition, elle, entend « gagner ou disparaître », le quotidien Aujourd’hui publie en Une, une photo d’acteurs politiques membres de l’alliance entre PDCI-EDS qui affichent « un air de famille », lance ce journal proche, lui, de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Climat politique tendu ? C’est aussi ce que souligne le journal Causeur en se demandant si l’on ne s’oriente pas « vers une nouvelle donne en Côte d’Ivoire », où, à deux semaines des élections législatives, l’environnement politique est « irrespirable ». La Côte d’Ivoire « retient son souffle », rehausse ce journal français, car le président Ouattara « doit faire face à une nouvelle donne : les deux grands partis historiques du pays font front uni contre lui (…)le Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo et le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié (qui veulent) déverrouiller le jeu politique en imposant la pluralité aux élections législatives (et en visant) la majorité absolue. Sur le papier cela parait possible, estime Causeur. L’Alliance, comme elle s’est elle-même baptisée, présente en effet près de 90% de candidats uniques : une grande première qui lui permet d’entrevoir une victoire au bout du chemin ».
Toutefois, Causeur craint que le président Ouattara, « n’étant pas sûr d’obtenir une majorité à l’assemblée, choisisse de s’imposer par la fraude ». Causeur qui discerne ce qui est pour ce journal un paradoxe : « la situation actuelle est qu’elle est exactement ce qu’Alassane Ouattara reprochait, du temps où il était encore dans l’opposition, à Henri Konan Bédié et à Laurent Gbagbo ».
Algérie : quand Teboune veut reprendre l’initiative
Législatives à venir également en Algérie enfin, où le président Abdelmadjid Tebboune a décidé de dissoudre le Parlement et d’organiser des élections législatives anticipées.
« Dissolution ou élections anticipées, même finalité, configuration différente », prévenait avant cette annonce le quotidien algérien El Watan.
Le président algérien ayant donc tranché, en France, le quotidien Le Monde explique qu’Abdelmadjid Tebounne « tente de reprendre la main après trois mois d’absence ».