Six confrères de la radio communautaire de Bumba, quatre hommes et deux femmes, avaient entre autres dénoncé le harcèlement sexuel dont étaient victimes les collègues femmes de la radio. L’ONG Journalistes en danger est en colère.
JED a dépêché un avocat sur place pour faire appel au nom des six journalistes et compte mener des actions contre le patron de la radio communautaire de Bumba accusé de harcèlement sexuel. Reporters sans frontières a de son côté demande une enquête après qu’une journaliste congolaise ait été touchée par balle à Goma, dans le Nord-Kivu. « Ces six journalistes ont été condamnés à trois ans parce qu’ils ont dénoncé le responsable des médias, non seulement pour mauvaise gestion mais aussi pour des cas de harcèlement sexuel contre des journalistes femmes qui travaillent dans ce média. Pour cela, ils ont été condamnés pour dénonciation calomnieuse et imputation dommageable. Mais ce qui est scandaleux dans tout cela, c’est qu’il s’agit d’une condamnation par défaut parce que les journalistes n’ont pas eu le temps de se défendre. Il n’y avait même pas un avocat pour les défendre. Il s’agit là d’un cas typique de déni de justice qui indique bien que ce tribunal n’a pas agi de manière indépendante », s’insurge Tshivis Tshivuadi, le patron de JED.
C’est le dernier incident en date. Trois radios avaient déjà été fermées, accusées d’outrage à l’autorité provinciale, et un journaliste arrêté. Le tout, rien que pour le mois de février et toute l’ancienne province de l’Équateur est concernée.
Je voudrais débord dénoncer le fait que l’ancienne province de l’Équateur est devenue pratiquement un enfer pour les journalistes parce qu’il ne se passe pas un jour sans que l’on enregistre un cas, soit d’un journaliste arrêté, des journalistes agressés ou battus ou même un média fermé par les services de sécurité ou sous les ordres d’une autorité quelconque provinciale.