La création de ce comité fait suite au témoignage début février de Walid Nekiche lors de son procès qui avait soulevé l’indignation dans le pays. Cet étudiant de 25 ans, arrêté lors d’une manifestation antirégime du Hirak fin novembre 2019, avait raconté avoir été « agressé sexuellement, physiquement et verbalement » lors d’interrogatoires par les services de sécurité algériens.
Walid Nekiche a eu le courage de parler de tortures et les atrocités qu’il avait citées ne peuvent être tolérées. L’Algérie, étant signataire de la Convention contre la torture et les traitements inhumains et dégradants, se doit de respecter cette convention. Donc, le parquet a été déjà saisi au mois de juillet 2020. Mais jusqu’à maintenant, rien n’a été fait. Je reste dubitatif, parce que tant que Walid Nekiche n’est pas convoqué, on attend. On préfère attendre et voir. Mais là, il y a un effet boule de neige. Tant mieux d’ailleurs, parce que les gens avant hésitaient à en parler parce qu’il y a un climat de peur.
Maître Madjid Hachour, avocat, militant des droits de l’homme et membre du Comité de lutte contre la torture
De son côté, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a répété cette semaine « qu’il n’y a pas de prisonniers d’opinion en Algérie ».