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Enfants soldats: il faut du temps pour réparer et l’Unicef a besoin de plus de moyens

Ce vendredi, c’est la Journée internationale des enfants soldats. Une journée pour sensibiliser au sort des ces enfants utilisés dans les conflits armés partout dans le monde. C’est le cas du Soudan du Sud. Il faut du temps pour accompagner ces enfants dans des programmes de réinsertion, or le temps c’est de l’argent, et il manque.

Selon l’UNICEF, le Soudan du Sud, le plus jeune pays au monde aurait enrôlé des milliers des enfants soldats, et ce, malgré des accords de paix. Dans ce pays, les victimes sont souvent recrutées après des attaques sur leur village ou école, et forcées d’exécuter et d’assister à des atrocités. Unicef dit avoir obtenu la libération de près de 4,000 enfants associés aux groupes armés depuis 2013…

Mais ce travail de réintégration –le programme de réinsertion dure trois ans– est mis à mal, faute de moyens, nous explique Jean Lieby, responsable de la protection de l’enfant de l’UNICEF à Juba, joint par Christina Okello, du service Afrique de RFI « Quand vous avez été de 11 à 17 ans porteur d’une arme et que vous pouviez dire à tout le monde : ‘je veux ceci, je veux cela’ et quand ensuite vous devenez un jeune et qu’il faut écouter ce que disent les adultes, ça prend un peu de temps… » De la même manière, pour les jeunes filles aussi la situation est compliquée, poursuit Jean Lieby. « Les jeunes filles qui ont treize, quatorze, quinze ans et qui ont déjà un enfant ou deux, c’est très difficile pour elles » de retourner à l’école d’autant que les viols et autres mauvais traitements créent des traumatismes psychologiques qu’il faut du temps, encore, pour soigner.

Or « le temps, c’est de l’argent, et l’argent commence à nous manquer… parce qu’avec le Covid-, beaucoup d’Etats ont été moins enclins à aider ces programmes de réinsertion, et d’autre part, il y a une accentuation de la pauvreté au Soudan du Sud, qui fait que beaucoup de gens sont en grande difficulté au quotidien. »

L’UNICEF a lancé un appel de 4 millions de dollars pour son programme de réintégration des enfants soldats, qui comprend notamment un volet sur la santé mentale.

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