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Les négociants ivoiriens réclament leur part du cacao de Côte d’Ivoire

Ils se plaignent de ne pas avoir accès aux fèves de Côte d’Ivoire. Les négociants ivoiriens dénoncent la mainmise des multinationales sur la ressource en fèves et demandent au régulateur national de leur garantir une part minimum de la récolte.
Les négociants ivoiriens réclament leur part du cacao de Côte d’Ivoire. Le GNI, leur groupement, qui inclut également les transformateurs locaux, dénonce ni plus ni moins un « monopole » de la part des multinationales. Dans le colimateur, six grands groupes étrangers : l’Américain Cargill, les Français Sucden et Touton, le Singapourien Olam, les Suisses Barry Callebaut et Ecom, qui exportent, via leurs filiales en Côte d’Ivoire, quasiment toute la production cacaoyère du pays désormais, dont 25% sous forme de poudre, beurre et liqueur de cacao.

Cela bloque le développement de la transformation locale, estime le porte-parole du GNI, puisque ces multinationales ont encore des usines hors de Côte d’Ivoire. Et cela pose un problème de concurrence et donc de « dépendance de la Côte d’Ivoire aux multinationales », estime Fabien Guei, lorsqu’il s’agit de négocier les prix. Le phénomène s’est accentué depuis vingt ans, déplore-t-il, avec les fusions qui donnaient aux multinationales une surface commerciale et financière difficile à concurrencer par les acteurs locaux.

Les grands chocolatiers ne prennent plus de risques

Parallèlement l’industrie chocolatière déléguait de plus en plus à ces géants du cacao « les risques liés à l’approvisionnement en Afrique, comme le travail des enfants, la déforestation et les risques de défaut ». « Nestlé, Mars, Ferrero, Lindt, Mondelez, Valrhona n’achètent plus de cacao ni de produits semi-finis aux opérateurs ivoiriens », devenus les fournisseurs de « dernier recours » des multinationales du cacao, qui elles même fournissent les géants du chocolat.

Crise des défauts de 2017

« Nos membres n’ont pourtant pas été liés à la crise des défauts » de 2017, tient à préciser le porte-parole du GNI, en référence à la spéculation à la hausse menée sans filet par une trentaine de petits opérateurs, dont un tiers ivoiriens, qui avait coûté cher à la Côte d’Ivoire et jeté le discrédit sur les négociants locaux.

Aujourd’hui, le Groupement des négociants ivoiriens demande au régulateur, le Conseil du Café Cacao, d’imposer aux multinationales qu’elle achètent 20 à 30% de leur approvisionnement aux opérateurs locaux. « Nous sommes en train d’étudier le contenu de leurs revendications, déclare le ministre ivoirien de l’agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, interrogé par RFI. Nous voulons que les multinationales les soutiennent ».

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