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Sommet de l’Union africaine: la question du Tigré absente du programme

Parmi les sujets dominant l’actualité africaine depuis quelques mois figure le conflit toujours en cours dans la province éthiopienne du Tigré. Le Premier ministre éthiopien fait face à une très forte pression de l’ONU, des agences humanitaires, des États-Unis et de l’Union européenne, pour ouvrir la région aux humanitaires et à la presse.

La question du Tigré, pourtant brûlante, n’est pas à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaineDepuis le début des opérations militaires le 4 novembre, le continent africain a laissé faire l’Éthiopie et l’Érythrée. Le mécontentement est venu d’ailleurs et s’accentue encore ces derniers temps. La nouvelle administration américaine, par exemple, multiplie les signaux. Après Angela Merkel et Emmanuel Macron, le secrétaire d’État Antony Blinken a téléphoné à Abiy Ahmed jeudi pour lui dire sa « grave inquiétude ». Washington a également demandé publiquement le retrait « immédiat » de l’armée érythréenne, faisant fi des dénégations d’Addis-Abeba et d’Asmara, auprès de qui les Américains disent être même directement intervenus.

Par ailleurs sont présents à Addis-Abeba ce week-end l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU et celui Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, qui vont peser auprès des autorités, comme auprès de l’UA.

Il faut dire que la situation dans le Tigré se détériore. Selon un document de l’ONU présenté au Conseil de sécurité, l’armée fédérale n’y contrôle plus que 60% du terrain. Un point d’étape d’OCHA montre qu’il n’est majoritairement pas accessibles aux humanitaires, avec des prévisions pessimistes. Des enquêtes montrent que les camps de réfugiés érythréens de Hitsats et Shimelba, toujours inaccessibles, ont été vidés et détruits. Et selon le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine, le Tigré est passé cette semaine en niveau 4 sur 5, c’est-à-dire au niveau d’urgence.

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