Les principales bases du front sud du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) sont tombées. Le rapport de force a tourné en faveur de l’armée sénégalaise. Les rebelles se sont repliés plus à l’ouest. Un replis tactique, pour reconstituer de nouvelles bases. Dans cette guerre silencieuse, sans couverture médiatique, ni le Sénégal, ni le MFDC ne communique sur un quelconque bilan.
Avec notre correspondant à Bissau, Allen Yero Embalo
Trois bases indépendantistes, notamment la 2 et la 9, toutes du front sud du mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) sont tombées une à une après les intenses bombardements de l’armée sénégalaise mardi et mercredi.
Jeudi, dès les premières heures, les tirs à l’artillerie visaient essentiellement Sikoun et ses fromagers géants. Ce sanctuaire où les combattants se préparent mystiquement abrite l’Etat major du commandant Adama Sané. Au bout de quelques heures, le cantonnement a été abandonné. Ses occupants se sont repliés plus à l’ouest.
Le rapport de force sur le terrain a donc tourné en faveur de l’armée sénégalaise qui a utilisé de gros moyens pour déloger les rebelles de leurs bases. Ils se sont replié par petits groupes avec armes et bagages pour disent-ils, poursuivre le combat ailleurs.
Il reste à savoir si l’armée sénégalaise pourra sécuriser le retour au bercail des personnes déplacées et occuper effectivement un terrain totalement miné.
L’armée sénégalaise mène depuis une dizaine de jours des opérations militaires de « sécurisation » face aux indépendantistes de Casamance qui luttent depuis 1982 pour l’indépendance de la région méridionale du Sénégal.