Benjamin Stora a « occulté les crimes coloniaux » de la France en Algérie, estime la puissante Organisation des moudjahidines (ONM) en Algérie après la publication du rapport de l’historien sur la réconciliation des mémoires entre les deux pays. Il s’agit de la première réaction d’un organisme officiel algérien depuis que l’historien français a remis son travail le 20 janvier au président Emmanuel Macron.
Ce n’est pas une surprise, le rapport Stora n’est pas au goût de l’ONM, l’Organisation des moudjahidines, qui représente les anciens combattants algériens de la guerre d’indépendance.
L’ONM demande en effet régulièrement des excuses de la part de la France, pour les crimes commis pendant la colonisation. Or le rapport ne préconise que des actions symboliques.
Et dans une vidéo publiée sur Youtube, le secrétaire général par intérim de l’ONM, Mohand Ouamar Benelhadj estime qu’aucune réconciliation n’est possible tant que Paris n’admet pas ses torts.
« Ce que Benjamin Stora a dit lui porte préjudice en tant qu’historien. Il y a de véritables inepties, ce n’est pas de cette façon-là qu’on doit rédiger un rapport sur une situation qui a duré 132 ans. On demande qu’il reconnaisse les crimes commis ici. La France a commis des crimes en Algérie, il y a eu des centaines de milliers, voire des millions de morts. Qu’il le reconnaisse. »
Selon lui, ce rapport sur la question mémorielle avec l’Algérie n’est qu’un prétexte. Il accuse Emmanuel Macron d’avoir des objectifs politiques cachés à l’approche de l’élection présidentielle de 2022 en France.
Ni le président Abdelmadjid Tebboune, soigné en Allemagne pour des « complications » post-Covid, ni le directeur des archives nationales Abdelmadjid Chikhi, chargé d’un travail parallèle sur la question mémorielle, ni le ministre des Anciens combattants ne se sont encore exprimés sur le sujet.