La coalition Union pour le salut national, l’USN, et le Radde de l’ancien maire de Djibouti Abdourahmane Guelleh considèrent que les conditions techniques et politiques ne sont pas réunies pour des élections transparentes. Le MRD de Daher Ahmed Farah, de son côté, n’est toujours pas reconnu légalement, malgré le soutien de l’ONU. L’opposition mise donc plutôt sur la politique de la chaise vide face au président sortant, Ismaël Omar Guelleh.
Au sein de l’opposition djiboutienne, il y a au moins un consensus : l’élection présidentielle serait jouée d’avance. Pour le président de la coalition USN, Aden Mohamed Abdou, la Commission nationale électorale indépendante n’est pas compétente…
« La Céni qui devrait contrôler ces élections n’existe pas. C’est une Céni constituée à majorité de membres du gouvernement et donc elle n’est pas indépendante, elle est à la solde du régime. Il n’y a pas d’élection honnête et transparente à Djibouti. »
Le mot d’ordre est donc clair : boycott du scrutin et mobilisation populaire. Laquelle a déjà commencé, avec des manifestations régulières dans la rue. « On va continuer d’ici les élections et nous espérons sortir toute la population dans la rue pour arrêter cette mascarade. »
De son côté, le président de l’UDJ, membre de l’USN, Said Houssein Robleh veut prévenir les Djiboutiens : une candidate qui se présente sous l’étiquette UDJ serait un « clone », selon lui, instrumentalisé par le pouvoir… « C’est une manipulation politique du régime en place. Le clonage n’est pas nouveau chez nous. Le régime n’accepte pas la contradiction. Dès qu’un parti politique ou un syndicat le gêne, il fait du clonage. »
Du côté du Radde, même constat : les conditions ne sont pas réunies pour un scrutin honnête, dit-on dans son parti. Une manifestation pacifique à son appel a également eu lieu dimanche. Les électeurs ne sont pourtant pas appelés au boycott, mais plutôt à glisser un bulletin blanc ou nul, une fois dans l’isoloir.