Le Maroc a déjà reçu une partie des deux millions de doses du vaccin britannique Astra Zeneca. L’Algérie devrait elle aussi recevoir le même nombre de doses. Les Chinois sont présents au Maroc et les Russes en Algérie. Alger a reçu 500 000 doses de Spoutnik V et commence la vaccination aujourd’hui juste après le Maroc qui injecte à sa population le Sinofarm. Les deux pays sont en concurrence et cherchent chacun à être le premier en Afrique, à vacciner sa population, mais la concurrence ne s’arrête pas là : Rabat et Alger tentent de fabriquer et commercialiser les vaccins en Afrique de l’ouest.
Le Maroc est fier : « nous sommes le premier pays africain à lancer une campagne nationale gratuite de vaccination », martèlent les responsables alors que le roi Mohamed VI a diffusé la vidéo de sa vaccination mercredi, afin d’encourager les Marocains à adopter le vaccin chinois Sinaform. Les autorités marocaines ont décroché un contrat de transfert de technologie et la fondation d’une usine au Maroc avec le partenaire chinois.
L’Algérie qui avait dans un premier temps, elle aussi, commandé le vaccin chinois, s’est finalement tournée vers le vaccin russe pour devenir le premier pays africain à administrer gratuitement ce vaccin.
Une polémique sur l’efficacité du vaccin chinois s’est répandue à Alger. La presse officielle a critiqué Pékin, qui « a laissé tomber son allié historique pour se tourner vers le Maroc ».
Le Maroc, qui s’attendait à distribuer également le vaccin russe, craint que l’Algérie n’ait obtenu l’accord de Moscou pour distribuer Spoutnik V en Afrique. Mais la discrétion reste de mise en Algérie et en Russie.
Alger et Rabat se livrent une âpre concurrence sur le continent africain pour accroitre chacune leur influence politique et commerciale.