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RDC: restriction de l’espace politique et augmentation des violations, alerte l’ONU

Le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié mercredi 27 janvier son bilan annuel des violations commises en République démocratique du Congo. Il confirme les inquiétudes formulées par la société civile congolaise. Depuis plusieurs semaines, celle-ci alerte sur le caractère encore plus meurtrier des conflits dans l’est du pays, comme sur la restriction de l’espace politique.

Avec notre correspondante à Kinshasa, Sonia Rolley

21% de violations en plus par rapport à 2019. Cela résulte avant tout de la dégradation de la situation sécuritaire dans les provinces de l’est. Malgré les offensives de grande envergure annoncées, les civils continuent de mourir : près de 3000 en 2020, selon l’ONU. Une victime sur six est une femme. Il faut un programme coordonné de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire pour des groupes armés de plus en plus nuisibles, préconise le rapport. Et ce, même si les agents de l’État restent responsables de 45% des violations commises sur l’ensemble du territoire.

Dans les provinces non affectées par les conflits, une violation sur trois est liée à la restriction de l’espace politique. Une hausse inquiétante, indique l’ONU. Avec presque autant de violations en 2020 qu’en 2018, pourtant année électorale. Cela est dû, selon l’ONU, au climat créé par les multiples crises Cach-FCC, mais aussi à des mesures restrictives de liberté prises par les autorités provinciales. Si en 2019, après l’élection de Félix Tshisekedi, l’ONU avait noté une baisse progressive des violations commises par la redoutée Agence nationale de renseignements (ANR) qui dépend de la présidence, en 2020, elles explosent à nouveau et doublent pour revenir à leur niveau des années Kabila.

L’ONG Human Rights Watch a également sorti un rapport intitulé : « RDC : la répression s’intensifie ». Pour l’organisation de défense des droits de l’homme, l’administration du président Félix Tshisekedi a réprimé de façon croissante les médias et les activistes. Des dizaines d’activistes, de journalistes et d’autres personnes jugées critiques à l’égard du gouvernement, ont été menacés, arrêtés arbitrairement, détenu ou poursuivis.

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