Le Comité national de salut pour le peuple (CNSP), organe créé par les militaires putschistes du 18 août dernier au Mali, est officiellement dissous. C’est ce qu’indique un décret signé notamment par le président de transition et le Premier ministre Moctar Ouane. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) avait encore récemment demandé avec insistance la dissolution de cet organe qui renforçait le pouvoir des militaires. Même si cette dissolution est un événement, les militaires n’ont pas totalement disparu.
Il faut que la junte militaire dessert son étau sur les institutions. nous ne sommes pas rassurés sur leur façon de faire. Aujourd’hui, des citoyens sont enlevés, sont empêchés de manifester, sont arrêtés, sont séquestrés. Et ça c’est l’oeuvre de la junte militaire.
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■ Le président N’Daw à Paris, un signal fort envoyé par la FranceLe sommet du G5 Sahel aura lieu dans trois semaines, les 15 et 16 février prochains, à N’Djamena. Pour préparer ce rendez-vous, Emmanuel Macron reçoit depuis mi-janvier ses homologues sahéliens. Après Idriss Déby la semaine dernière, c’est au tour de Bah N’Daw le président de transition de malien d’être reçu ce mercredi à l’Élysée. Cette visite inattendue est un signal fort envoyé par la France aux nouvelles autorités maliennes.
C’est accompagné d’une partie de son cabinet et de son ministre des Affaires étrangères que le président de transition malien a atterri hier à Paris. Bah N’Daw sera reçu à l’Élysée en début d’après-midi pour un déjeuner de travail avec Emmanuel Macron. Une entrevue qui s’inscrit dans la lignée des rendez-vous avec les présidents Ghazouani, Issoufou et Déby, minimise-t-on dans l’entourage du président français.
Sauf que cette visite n’est pas si anodine. C’est la première fois que Bah N’Daw sera reçu par le président d’un pays hors Cédéao. L’Élysée a même décidé pour l’occasion d’ouvrir la cour du palais présidentiel à la presse et d’officialiser sa venue par un communiqué. En l’accueillant avec maints égards, Paris offre ainsi une sorte de reconnaissance internationale à un président qui a été propulsé à la tête du pouvoir malien par une junte militaire.
Y a-t-il eu des engagements de Bamako en échange ? Les autorités maliennes ont annoncé hier soir la dissolution du CNSP, l’organe formé par les militaires qui avait renversé Ibrahim Boubacar Keita en août dernier. C’était une demande de la Cédéao. En début de semaine, une délégation ministérielle s’est rendue à Kidal pour relancer notamment les accords de paix d’Alger. Or, Paris milite depuis des années pour leur mise en œuvre rapide. De quoi certainement satisfaire la France à la veille de cette visite.