C’était ce week-end : les dirigeants de l’organisation ouest-africaine se sont retrouvés par vidéo. Au menu des discussions, entre autres, la propagation du Covid-19 et la situation au Mali.
Pour ce qui est du Covid, rien de très réjouissant, pointe Le Pays au Burkina Faso : « le taux de mortalité de la pandémie en Afrique, dépasse celui de la moyenne mondiale. Et pour ne pas arranger les choses, la variante du virus détectée en Afrique du Sud est en train de se répandre sur le continent comme une trainée de poudre. »
Alors certes, poursuit le quotidien burkinabé, « la CEDEAO a perçu la nécessité d’envisager de manière solidaire l’approvisionnement de l’espace ouest-africain en vaccins. Objectif : obtenir des vaccins à des prix considérablement réduits. (…) Toutefois, quand on connaît le mode de fonctionnement de la CEDEAO connue pour son caractère bureaucratique, on a des raisons d’être pessimiste quant à un approvisionnement diligent des pays membres, estime Le Pays. Bref, comme toujours et dans presque tous les domaines, l’Afrique est attachée aux basques des autres. Dans cette course éperdue aux vaccins contre la Covid-19, le continent noir brille par son absence. »
Bravo ?
Aujourd’hui , toujours au Burkina, n’est pas d’accord : bravo à la CEDEAO, s’exclame le journal. La CEDEAO qui a pris « deux décisions d’ampleur », pointe-t-il : « la fixation d’un prix unique pour la sous-région du test PCR et la mise sur pied d’un Fonds vaccin. (…) Pouvoir faire des ‘achats groupés’ à des prix compétitifs et vacciner les Africains, on n’en demande pas mieux, estime Aujourd’hui, à l’heure de cette seconde vague et de la multiplication des clusters, dus au relâchement des mesures-barrières et à un déni abscons. »
Vaccins : l’Afrique à la traîne…
Pour l’instant, rappelle Jeune Afrique, « aucun pays du continent africain n’a, à ce jour, entamé de réelle campagne de vaccination. » En effet, précise l’hebdomadaire panafricain, alors que « les pays occidentaux, plus touchés mais surtout plus riches, créent l’embouteillage en sécurisant, tel le Canada, de quoi vacciner jusqu’à trois fois leur population, en Afrique, les livraisons des vaccins promis par le dispositif Covax d’aide aux pays en développement se font attendre. Devant l’urgence de contenir une deuxième vague beaucoup plus virulente que la première, avec notamment l’arrivée du variant sud-africain, l’UA débloque des fonds et certains pays négocient en direct avec les laboratoires étrangers (notamment en Russie et en Chine). Fin décembre, l’organisation non gouvernementale Oxfam estimait que 70 pays pauvres ne pourraient vacciner qu’un habitant sur dix en cette année 2021. »
Les militaires maliens au pouvoir mis en garde
Autre sujet abordé ce week-end par les dirigeants ouest-africains : la situation au Mali…
Les chefs d’Etat ou de gouvernement de la CEDEAO ont tapé du poing sur la table, relève le site Maliweb, en « exigeant des autorités de la transition malienne le respect du calendrier électoral et la dissolution du comité national pour le salut du Peuple, le CNSP, cette organisation militaire qui a renversé en août dernier le régime d’IBK. »
En effet, précise Maliweb, « jusqu’à ce jour aucun acte officiel n’a été pris pour annoncer sa dissolution. Les militaires qui composent le CNSP sont tous nommés à des postes de responsabilité dans les organes de transition et leur ombre continue de planer sur les grandes décisions prises par l’exécutif Malien. Ce qui attise la colère de la classe politique et d’autres observateurs de la situation au Mali qui dénoncent une militarisation à outrance de la transition. »
La région de Mopti : épicentre des violences
Enfin, toujours à propos du Mali, à lire cette grande enquête du Monde Afrique sur la région de Mopti dans le centre du pays. Région où « se concentre la majorité des violences subies par les civils. (…) Depuis 2016, pointe Le Monde Afrique, les tensions entre les communautés peule et dogon ont débordé en violences de plus en plus brutales, n’épargnant ni les femmes ni les enfants. Cette guerre fratricide se déroule loin des phares de l’opération française Barkhane, qui traque les djihadistes dans le nord et l’est du pays. »
Au cœur de ce conflit, précise Le Monde Afrique, le partage des terres et de l’eau dans cette région très peuplée, frappée de plein fouet par le réchauffement climatique avec des sécheresses à répétition.