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ART CULTURE

La foire 1-54 à Paris, «un vrai appel d’air» pour le marché de l’art contemporain africain

C’est un véritable test en temps de crise. Le monde de l’art contemporain africain, comment résiste-t-il aux défis actuels ? Dix-neuf galeries, dont quelques-unes venues d’Afrique, ont répondu présentes - en présentiel et en virtuel - à la première édition parisienne de 1-54. C’est la plus grande foire d’art contemporain africain, mais elle est restée suffisamment petite pour s’adapter aux circonstances et créer des surprises.
Ce ne sont pas les marches majestueuses du Grand Palais, mais le petit escalier de la célèbre maison d'enchères Christie’s, avenue Matignon, qui nous mène aux créations actuelles de la scène de l’art contemporain africain. C’est presque un bain de jouvence de sentir l’énergie vibrante des œuvres, l’envie et l’envol des artistes, l’ouverture et la volonté de partage des galeristes, la curiosité des visiteurs et collectionneurs...
Roméo Mivekannin incarne l’effet « waouh » de 1-54 à Paris 
Le Radeau de la Méduse d’après Eugène Delacroix, une fresque gigantesque sur toile, imaginée par Roméo Mivekannin, incarne sans doute l’effet « waouh » de la foire, affirme Touria El Glaoui, la fondatrice et directrice de la foire 1-54, dans une interview à rfi.fr. Créée en 2021, la mise en scène contemporaine de cette scène d’un terrible naufrage est d’autant plus forte que l’artiste béninois a gardé la taille de l’œuvre originale et remplacé toutes les têtes des malheureux par son propre visage, à l’instar de Delacroix qui posa jadis pour Géricault. Cet artiste de 34 ans a visiblement capté l’air du temps. Ses œuvres monumentales, des draps usagés imprégnés de couleurs, sont accrochées sur trois stands à la fois, dont Le Radeau vendu par la galerie Cécile Fakhoury (Abidjan, Dakar, Paris) et Les Amazones (2020) affichée pour 12 000 euros à la galerie parisienne d’Éric Dupont : « Un tableau réalisé d’après une photographie prise au Jardin d’Acclimatation où l’on a mis ces femmes, des Béninoises qui se sont battues contre la colonisation. Il les a repeintes et sur chaque corps de ces femmes, il a mis son propre visage pour nous renvoyer cette histoire terrible, celle de la colonisation et de l’esclavage...   J’ai fait la première exposition de Roméo Mivekannin quand il était totalement inconnu. Et là, en deux mois, son nom s’est répandu très rapidement partout, d’abord dans le monde africain et aujourd’hui aussi dans le monde occidental. » Le fait que 1-54 s’installe pour la première fois à Paris, ne semble pas déplaire au galeriste. « Paris retrouve en partie la place qu’elle avait perdue, poursuitÉric Dupont. Le Brexit doit en refroidir certains. On voit beaucoup de galeries de grand renom s’installer dans la capitale française. »
Les valeurs sûres Chéri Samba, Romuald Hazoumé et Ouattara Watts 
1-54, créée à Londres avant de se déployer aussi à New York et Marrakech, a remplacé à cause des contraintes de la pandémie son édition marocaine par une première en France. Touria El Glaoui a donc trouvé chez Christie’s (et ses 300 000 abonnées en ligne) à Paris et sur la plateforme Artsy une solution en présentiel et en virtuel pour rester en contact avec le très convoité marché de l’art contemporain africain de Paris. Dans cette édition à nombre très réduit, les prix oscillent entre 1 500 et 15 000 euros pour la très grande majorité des œuvres, avec quelques exceptions où les prix montent jusqu’à 50 000 ou 70 000 euros pour Nu Barreto (Galerie Obadia) ou Ouattara Watts (Galerie Cécile Fakhouri), sans parler des artistes « historiques » comme Chéri Samba, Romuald Hazoumé ou Kingelez présentés à la Galerie Magnin-A. André Magnin, galeriste légendaire, nous donne les nouvelles du Congolais ...   

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