En République démocratique du Congo, les députés de la coalition pro-Kabila FCC ont claqué la porte du Palais du Peuple et menacent de ne pas revenir. Ils reprochent au bureau provisoire de l’Assemblée nationale d’outrepasser ses attributions. Un reproche qui porte sur la motion de censure déposée hier contre le gouvernement de Sylvestre Ilunga. Reproche qui porte aussi sur la procédure lancée en vue de reconfigurer politiquement l’Assemblée et de déterminer l’appartenance des députés à la majorité ou à l’opposition. Pourquoi cette procédure énerve-t-elle le FCC ? Que risque la coalition pro-Kabila ?
avec notre envoyée spéciale à Kinshasa, Sonia Rolley
Pour les députés du FCC, l’appartenance politique à la majorité ou à l’opposition se détermine une fois, en début de législature : c’est ce que stipule le règlement de l’Assemblée nationale… Or, après les législatives de 2018, la coalition pro-Kabila s’était vue reconnaître une majorité absolue…
Aujourd’hui, les partisans de l’Union sacrée disent avoir ravi cette majorité au FCC. Pour preuve, selon eux, les 301 signatures (selon ses initiateurs) réunies sur la motion de censure déposée contre le gouvernement du pro-Kabila Sylvestre Ilunga.
Des formulaires individuels qui divisent
Mais cette majorité ne semble pas si facile à trouver. Le président du bureau provisoire de l’Assemblée a annoncé hier que des formulaires devaient être remplis par chaque député et qu’ils ont jusqu’à ce samedi pour dire à quel parti et à quel camp politique ils appartiennent. Un processus qui révèle le niveau de tensions au sein des partis politiques et des groupes parlementaires, qui se divisent sur cette question d’adhésion à l’Union sacrée, et pas que dans les rangs du FCC.
Vendredi soir, il y avait également une incertitude au sein des partis proches de l’ancien gouverneur Moïse Katumbi et de l’ex-vice président Jean-Pierre Bemba. Et ce, alors que des négociations continuent entre les deux opposants et le président Tshisekedi.
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Mais quels que soient les bords politiques, des leaders de partis se disaient gênés par le recours à des formulaires individuels, synonymes d’une nouvelle forme de débauchage, quand jusqu’à présent, les regroupements politiques et les groupes parlementaires étaient les interlocuteurs privilégiés du bureau de l’Assemblée.