Le parti Mouvement des jeunes pour le redressement économique et social indique avoir été empêché par des hommes armés de tenir son congrès il y a une semaine à Tiné, localité située à la frontière entre le Tchad et le Soudan dans la province d’origine du chef de l’Etat.
Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako
Les militants du Mouvement des jeunes pour le redressement économique et social s’apprêtaient à démarrer leur congrès il y a une semaine à Tiné quand des hommes armés débarquent et leur demandent de quitter les lieux sans ménagement.
« Il y avait une vingtaine de véhicules 4×4 lourdement armés, raconte Ali Haroun Khatir, président du parti. On nous a demandé de sortir immédiatement. C’est pourquoi nous avons abandonné nos affaires, nous n’avons pas eu le temps de manger et on nous a escorté jusqu’à une dizaine de kilomètres de la ville. »
Même si les autorités prétextent la pandémie du coronavirus pour justifier l’interdiction, Ali Haroun Khatir estime que c’est sa proximité avec le chef de l’Etat qui lui vaut cette persécution. « C’est la division, Déby joue la carte de l’ethnicisme, du tribalisme. Nous sommes dans la même famille zaghawa, mais cela n’empêche. Cela fait trois ans, nous avons toujours une position démocratique. »
De bonnes sources, le parti envisage présenter un candidat face à Idriss Déby qui n’a pas l’habitude d’avoir des adversaires originaires du nord du pays.