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Togo: multiplication des arrestations de syndicalistes

Inquiétude dans le monde syndical togolais. Depuis quelques jours, plusieurs syndicalistes enseignants, membres d’une centrale nouvellement créée, ont été arrêtés par la gendarmerie.

Avec notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé

Tout commence dans la nuit de dimanche à Kara, le rapporteur du Syndicat des enseignants du Togo est interpellé par la gendarmerie antigang. Les forces de l’ordre se mettent à la poursuite d’autres membres du syndicat nouvellement créé qui lance un mot d’ordre de grève.

Plusieurs syndicalistes sont depuis entrés dans la clandestinité. La Synergie des travailleurs du Togo (STT) est alors rentrée dans la danse et a demandé aux autorités de suspendre les poursuites pour négocier.

La police est ensuite entrée dans la salle de discussion de la Synergie.

« Une escouade de quatre ou cinq personnes ont ouvert la porte. J’ai dit : vous êtes qui ? Et là, ils m’ont répondu : Nous sommes de la gendarmerie », témoigne Nadou Lawson, coordinatrice de la STT.

Selon plusieurs sources, les syndicalistes sont recherchés pour faux, usage de faux en écriture, pour n’avoir pas tenu dans les formes requises leur assemblée constitutive et avoir produit à cet effet des listes de présence à un congrès virtuel dont les signataires ne s’y reconnaissent pas.

L’ambiance est inquiétante dans le monde syndical pour Nadou Lawson : « Même s’il y a faute, il y a de plus grandes fautes dans notre pays que celle-là ! »

Plusieurs organisations de la société civile s’inquiètent de ce recul de la liberté d’expression et d’association. Jusque-là, huit syndicalistes sont en détention. Officiellement, on en parle peu.

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