Accéder aux crédits bancaires relève du parcours de combattants pour les très petites, petites et moyennes entreprises congolaises, ainsi que pour les artisans. Souvent ils n’y parviennent pas. C’est donc pour leur faciliter la tâche que les autorités gouvernementales viennent de lancer le Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement (FIGA) qui bénéficie d’un appui technique de la Belgique.
De notre correspondant à Brazzaville,
En face d’un collège public d’enseignement général du quatrième arrondissement, Bertrand Ntona, artisan vannier de 49 ans, tient un atelier à ciel ouvert. Avec ses amis, il n’est jamais parvenu à obtenir un prêt dans une banque de la place pour aménager cet atelier qui existe depuis 23 ans.
« Au Congo, pour avoir un crédit dans une banque, il faut être accompagné par les avaliseurs qui sont des fonctionnaires congolais. Ces mêmes avaliseurs vous demandent 10% en retour. Cela ne marche pas, cette façon de faire. Je peux vouloir d’un crédit de 1 million de francs CFA par exemple pour faire épanouir mon business. Mais, dans cette démarche, je dois dépenser jusqu’à 600 000 francs CFA pour des gens qui ont juste apposé la signature. C’est inacceptable », se lamente M. Ntona.
C’est pour aider les artisans comme Bertrand Ntona, les très petites, petites et moyennes entreprises que les autorités ont mis en place le Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement. « Du Figa on attend qu’il apporte des garanties nécessaires pour que les PME et TPE (très petites entreprises) aient accès aux financements bancaires », explique Armel Fridolin Bouloukoué, le tout premier directeur général du Figa.
Un financement et un apport en expertise
Le Figa dispose d’un fonds initial de 15 milliards de francs CFA. « 15 milliards de francs CFA, c’est supérieur à 10 milliards de francs CFA qui est le montant minimum d’une banque dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). C’est donc un bon départ et je remercie les autorités du pays », ajoute M. Bouloukoué.
Faciliter l’accès aux services financiers et non financiers est la mission première du Figa, selon Yvonne Adélaïde Mougany, ministre des Petites et moyennes entreprises, qui précise : « Ce n’est pas n’importe quel projet qui va bénéficier de la garantie. Ce sont plutôt des projets qui vont remplir les conditions. Si vous n’avez pas fait des études, un business plan (…). On ne doit pas donner du crédit à une entreprise informelle », explique Mme Mougany.
Au départ, les études de faisabilité du nouvel instrument d’appui aux entreprises et aux artisans ont été financées par la Belgique qui va continuer à apporter son expertise. Jean-Paul Charlier est chargé d’affaires de l’ambassade de Belgique au Congo.
« C’est la Belgium Bankers Academic qui est une institution belge qui va se charger de l’assistance technique pour écrire, par exemple, les manuels de procédures et toutes les sortes de modalités pour le déploiement ultérieur du Fonds », affirme M. Charlier.
Le Figa aura également la mission de promouvoir la diversification de l’économie congolaise qui reste presque une coquille vide sans le pétrole.