Quatre ans bientôt que la condamnation à perpétuité de l’ancien président tchadien Hissène Habré a été confirmée en appel le 27 avril 2017, quatre ans qu’il a été condamné à verser 150 millions de dollars de réparation aux victimes. L’Union africaine doit mettre en place le fonds qui les indemnisera. Mais les victimes attendent toujours et le dossier n’avance pas.
Mercredi, dans une lettre adressée à Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, huit organisations de défenses des droits de l’homme ont demandé à l’organisation continentale qui est en charge de la question, l’opérationnalisation du fonds fiduciaire le plus tôt possible. Les victimes ont droit à des réparations. Clément Abaïfouta est le président de l’Association des victimes des crimes du régime d’Hissène Habré.
L’Union africaine, qui est en charge de ce dossier, n’a pratiquement rien fait. Pourtant, lorsque le verdict est tombé, tout le monde a jubilé, [y compris] à l’Union africaine où l’on se disait: « ah! enfin, l’Afrique juge ses criminels »
Clément Abaïfouta
Et parmi les huit ONG signataires de cet appel à l’Union africaine figure également Amnesty International, Human Rights Watch, la Ligue sénégalaise des droits humains et l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme.