Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Élections en Ouganda: qu’en disent les observateurs des différentes missions?

Alors que le principal opposant Bobi Wine dénonce des fraudes électorales lors du scrutin présidentiel de la semaine dernière, des observateurs régionaux se montrent prudents.

La Commission électorale a annoncé samedi la victoire du président sortant Yoweri Museveni, avec 58,6% des voix, contre 34,8% pour Bobi Wine, qui dénonce pour sa part « une mascarade complète ».

De leur côté, les missions d’observation de l’Union africaine, de l’Autorité intergouvernementale pour le développement et de la Communauté de l’Afrique de l’Est ont salué un scrutin globalement calme, même s’ils relèvent des imperfections.

En réponse aux allégations de fraude électorale, le chef de la mission d’observation de l’Union africaine Samuel Azu’u Forkan s’est contenté de citer son grand-père : « il ne faut jamais parler des choses que vous n’avez ni vues ni observées. »

Dimanche, Forkan a donc préféré souligner l’ambiance paisible dans laquelle s’est déroulée le scrutin du 14 janvier. Avec une participation de 57%, il salue l’engagement des jeunes et des femmes. Malgré une arrivée tardive, la veille du scrutin, au lieu des deux semaines prévues pour un compte rendu fiable.

Des voix plus critiques

Mais pour Crispin Kaheru, observateur indépendant, la crédibilité du résultat n’est pas démontrée. « La période pré-électorale a été marquée par du chaos, des violences, d’intimidation et des menaces, c’est ça le problème. Une élection ne se déroule pas uniquement sur une journée, c’est un processus. Et il ne faut pas nier le fait qu’il y ait eu des défis, notamment pour l’opposition pour se rassembler, et ces défis auraient bien pu impacter le déroulement du scrutin. »

La mission d’observation de la communauté de l’Afrique de l’Est a également abondé dans ce sens, appelant les autorités ougandaises à revoir la conduite des forces de sécurité, notamment celles accusées par l’opposition de harcèlement.

Quant à la mission de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, elle pointe du doigt la coupure d’internet, qui a perturbé ses travaux d’observation, et appelle Kampala à veiller au bon fonctionnement des machines de vérification biométriques aux prochaines élections.

Quitter la version mobile