En France, c’est aujourd’hui que l’historien Benjamin Stora remet son rapport sur la colonisation en Algérie et la guerre d’indépendance au président français. Un rapport qu’Emmanuel Macron lui avait commandé en juillet dernier. Objectif : surmonter les difficultés héritées de ce passé non soldé qui empoisonnent les relations franco-algériennes. Benjamin Stora va ainsi formuler toute une série de propositions.
Emmanuel Macron dit vouloir œuvrer à la réconciliation des peuples français et algérien. C’est dans ce cadre qu’il a sollicité l’été dernier cet historien né à Constantine, reconnu aussi bien dans l’Hexagone que de l’autre côté de la Méditerranée pour réfléchir à la question mémorielle.
Car ce sujet plus que tout autre ne cesse depuis 60 ans d’empoisonner les relations entre les deux pays. Ainsi, dans le rapport qu’il remet ce mercredi au président, l’historien prône la réconciliation des mémoires entre la France et Algérie mais aussi au sein même de la société française entre harkis, pieds noirs et binationaux. Objectif à terme pour l’historien : « que les Français comprennent ce qu’a été le vécu algérien et que les Algériens rentrent aussi dans ce qui a été l’histoire française de la guerre d’Algérie ».
► Lire aussi : Benjamin Stora: «L’Algérie et la France ont besoin l’une de l’autre»
Alors, comment parvenir à un tel résultat ? Benjamin Stora formule plusieurs propositions concrètes, comme l’enseignement de l’histoire de la colonisation et la reconnaissance de certaines figures de la guerre d’Algérie. L’idée est notamment formulée de faire entrer au Panthéon Gisèle Halimi. Cette avocate anti-colonialiste est notamment célèbre pour avoir défendu des militants FLN durant la guerre d’Algérie.
L’historien émet également des propositions concernant les archives sans qu’on en connaisse précisément le contour. Le sujet est là extrêmement sensible. Alger demande depuis des années que lui soit remis la totalité des archives de la période coloniale la concernant.