Dans un courrier adressé dimanche au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, la coalition d’opposition COD 2020 accuse le chef de la Minusca d’avoir joué un rôle « néfaste » sur les élections du 27 décembre dont ils demandent l’annulation.
Pour les membres de la coalition de l’opposition, Mankeur Ndiaye porte une responsabilité dans « la crise actuelle ». Ils l’accusent d’avoir ignoré leurs avertissements sur une série de « dysfonctionnements » dans la préparation du scrutin, d’avoir « menti » dans ses rapports adressés au secrétaire général de l’ONU en présentant – faussement selon eux – le processus comme « transparent » et « inclusif » et maintenir contre vent et marée la date du 27 décembre. Ils l’accusent également d’avoir soutenu « ostensiblement » la candidature de Faustin Archange Touadéra et d’avoir « diabolisé » l’opposition lorsqu’elle réclamait le report du scrutin.
Leurs critiques portent aussi sur la sécurisation de l’élection : un « échec » à leurs yeux. Ils accusent enfin le représentant spécial d’avoir fait pression sur la Cour constitutionnelle pour qu’elle proclame Faustin Archange Touadéra élu au premier tour, sortant ainsi de sa mission pour s’ériger, disent-ils, en « arbitre du processus ».
Elle demande, dans ce courrier, l’envoi d’une mission pour enquêter sur ses « agissements » qu’elle juge « inacceptables » et « contraires » aux « principes » et aux « valeurs » des Nations unies.
En réaction, Vladimir Monteiro, le porte-parole de la Minsuca, a posté un court message sur Twitter. « Mankeur Ndiaye reste concentré sur sa mission », écrit-il, avec « le soutien total et sans réserve de la communauté internationale ». Un peu plus tôt et sans faire explicitement référence à ces accusations, Mankeur Nidaye avait également twitté lui aussi pour se dire « très fier du travail de la Minusca et de la belle manière professionnelle avec laquelle elle exécute le mandat électoral » qui lui est confié.
C’est ce mardi 19 janvier que la Cour constitutionnelle doit proclamer les résultats du premier tour des élections présidentielles et législatives.