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JUSTICE

Cinq ans de prison requis contre le magnat des mines Beny Steinmetz

Le Franco-Israélien Beny Steinmetz est-il un homme d’affaires mal entouré ou bien l’architecte d’une gigantesque opération de corruption ? La justice suisse a environ une semaine pour répondre à cette question au cœur du procès du magnat des mines, accusé d’avoir versé des millions de dollars de pots-de-vin à des responsables en Guinée.

Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche

Le procureur devant le tribunal correctionnel de Genève a requis cinq ans de prison pour Beny Steinmetz, quatre ans pour l’homme de terrain, le Français Frédéric Cilins, et deux ans avec sursis pour l’administratrice des sociétés du groupe Steinmetz, Sandra Merloni-Horemans.

« C’est un cas d’école de la corruption », a-t-il dit. Tout y est : « les e-mails, les écoutes, les procès-verbaux ». Dans un réquisitoire fleuve, il a balayé la thèse de la défense selon laquelle Beny Steinmetz n’était pas au courant des versements à l’ex-épouse du président guinéen, Lansana Conté, en échange des droits sur une mine de fer. Le procureur ne juge pas crédible non plus le fait que Beny Steinmetz n’était qu’un « conseiller » du groupe qui porte son nom.

La défense, elle, a dénoncé l’absence de la principale accusatrice au procès et une enquête qu’elle estime exclusivement à charge. Les avocats des deux co-accusés ont demandé leur acquittement. Ceux de Beny Steinmetz devraient faire de même à la reprise du procès lundi.

Pots-de-vin

Ce procès est l’aboutissement d’une longue enquête internationale lancée en 2013 portant sur des permis miniers octroyés en Guinée au Beny Steinmetz Group Resources (BSGR), dans lequel le diamantaire a le titre de conseiller.

L’affaire remonte à la première décennie des années 2000, lorsque le gouvernement guinéen de l’ancien président Lansana Conté avait déchu, peu avant sa mort en 2008, le groupe anglo-australien Rio Tinto de l’exploitation des blocs 1 et 2 d’un des plus importants gisements de fer au monde à Simandou.

Il est reproché à Beny Steinmetz d’avoir mis en place un montage financier via des sociétés-écrans afin de verser en toute discrétion des pots-de-vin – dont une partie aurait transité par des comptes suisses – à la quatrième épouse de l’ancien président Conté, Mamadie Touré, afin que BSGR supplante Rio Tinto.

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