Le nouveau ministre chargé de la Réconciliation nationale Zéphirin Diabré a rencontré ce jeudi à Ouagadougou les responsables du collectif contre l’impunité et la stigmatisation pour recueillir leur point de vue sur le dossier Yirgou. En janvier 2019, suite à l’assassinat du chef de ce village, la communauté peule avait été prise à partie par des membres d’une milice koglweogo, un groupe d’autodéfense.
Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Dans ses nouveaux habits de ministre de la Réconciliation nationale et la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré a démarré les consultations. Pendant un peu plus d’une heure ce jeudi, il a rencontré les responsables du collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés pour un premier échange autour de sa vision sur le processus de réconciliation.
« Contrairement à ce que certains veulent croire, nous n’allons pas aborder les questions de réconciliation et de cohésion sociale uniquement sous l’angle politico-politicien. Nous allons aborder ces questions-là en regardant toutes les formes de déchirures qui peuvent mettre en péril l’unité de notre nation. Et les questions de stigmatisation, de discriminations sont des paramètres très dangereux. »
En janvier 2019, des dizaines de personnes, majoritairement de la communauté peule, ont été tuées par des membres d’un groupe d’autodéfense. Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés mènent le combat pour faire la lumière sur ses assassinats. Daouda Diallo, le secrétaire général de ce collectif, se dit satisfait de cette première rencontre.
« Il est indéniable qu’aujourd’hui au Burkina, il y a des groupes sociaux qui se sentent marginalisés. Même au sein d’un même groupe social, il y a des discriminations, des formes de stigmatisations. Il a dit également que tous les Burkinabè seront impliqués. »
Selon ce collectif, le traitement du dossier Yirgou interpelle plusieurs institutions du pays. Le ministre de la Réconciliation devra donc tenir compte de l’aspect judiciaire, des droits humains, et de la protection des communautés pendant le processus.